Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnaient à celle des sœurs qui était la Beauté de la famille, me plut beaucoup. Je ne sais si je trouvai cet hommage très raisonnable, mais je le trouvai charmant et caractérisant à merveille l’heureux couple. Si Traddles s’aperçut qu’il manquait de petites cuillers d’argent, — ces cuillers qu’un procès devait lui procurer un jour, — je suis certain que ce fut quand il offrit la tasse à la Beauté de la famille. Si sa femme si douce avait pu se croire un moment en droit d’avoir un avis à elle ou de contredire le vôtre, je suis certain que c’eût été uniquement parce qu’elle était la sœur de la Beauté de la famille. Quelques légers indices d’une humeur capricieuse que je crus surprendre chez la Beauté de la famille, étaient manifestement considérés par Traddles et sa femme comme son droit de naissance et son apanage naturel. Si elle avait été une reine-abeille, et ses sœurs des abeilles ouvrières, Traddles et sa femme ne se seraient pas montrés plus docilement soumis à son privilège royal.

Je le répète, leur abnégation complète me ravit. Dans l’orgueil que leur inspiraient toutes les sœurs, dans leur complaisance inépuisable pour elles, je reconnaissais leur propre mérite et j’étais heureux de l’admirer.