Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/399

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» — Tout, Agnès ! » dis-je.

Elle me regarda avec une expression fugitive de surprise, et peut-être une légère pâleur.

« — Est-ce bien tout, ma sœur ? rien de plus ? » osai-je ajouter.

Les couleurs revinrent sur ses joues et puis elle pâlit : elle sourit mélancoliquement, à ce qu’il me sembla, et secoua la tête.

J’avais tenté, par ma question, de l’amener à la confidence que j’attendais d’elle, après ce que ma tante m’avait dit ; car, quelque pénible que dût être cette confidence pour moi, je voulais discipliner mon cœur et faire mon devoir courageusement ; mais, voyant qu’elle éprouvait un certain embarras, je passai outre :

« — Vous avez beaucoup à faire, chère Agnès ? 

» — Avec mon école ?… » répondit-elle ayant recouvré toute la sérénité de son regard.

« — Oui, c’est une tâche fatigante, n’est-ce pas ? 

» — Mais non, elle est plutôt agréable, » répliqua-t-elle.

« — Rien ne vous coûte quand il s’agit de faire du bien. »