Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/400

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Elle pâlit et rougit encore comme tout à l’heure, et je remarquai le même sourire mélancolique qui avait provoqué ma première question ; mais cela ne fut que passager.

« — Vous attendrez pour voir mon père, » dit-elle, « et vous nous donnerez au moins toute la journée, peut-être même consentirez-vous à dormir dans votre chambre… Nous l’appelons toujours votre chambre. »

Je lui répondis que je ne le pouvais pas, ayant promis à ma tante de retourner ce même soir auprès d’elle ; mais que je resterais volontiers jusqu’à la nuit.

« — Il faut, » dit Agnès, « que je me rende prisonnière pour quelques heures encore ; mais voici vos anciens livres, Trotwood, et notre ancienne musique. 

» — Même les anciennes fleurs, ou du moins les mêmes espèces de fleurs que je revois dans cette corbeille ! » m’écriai-je en promenant mes regards autour du salon.

« — Oui, » répondit-elle, « en votre absence je me suis donné le plaisir de tout arranger ici comme lorsque nous étions enfants… car nous étions heureux alors, je pense. 

» — Si nous l’étions ! Dieu le sait, » dis-je.

« — Et la plus insignifiante des choses qui