Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/414

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devenu un juge, vous ne serez pas si empressé à le proclamer. 

» — Je le nie, » dit Traddles, « j’en serai toujours fier dans toutes les circonstances, deviendrais-je lord-chancelier. 

» — Mon cher Traddles, » lui dis-je quand Sophie se fut retirée en riant, « quelle bonne et charmante femme vous avez là !

» — Mon cher Copperfield, » répondit Traddles, « elle est toujours la meilleure fille du monde ! Comme elle conduit notre ménage ! quelle ponctualité ! quels soins ! quelle économie ! quel ordre ! quelle perfection, en un mot ! et quelle gaieté, Copperfield ! 

» — En vérité, » repris-je, « vous avez raison de la vanter : quel heureux garçon vous êtes ! je crois qu’il n’y a pas sur la terre un mari et une femme qui sachent mieux que vous et elle se rendre heureux l’un par l’autre. 

» — Je suis sûr, en effet, » dit Traddles, « que nous sommes très heureux. Je ne saurais m’empêcher pour le moins d’en convenir, quand je vois Sophie se lever avant le jour par les matinées de brume, mettre tout en ordre dans l’appartement, aller au marché avant que les clercs soient rendus à leurs études, ne faisant pas plus attention au mauvais temps