Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/421

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avait été aussi le guide bienveillant et l’ami de ce second élève. Notre vénérable instituteur avait beaucoup vieilli et n’était pas embelli. Son visage était toujours empourpré, ses yeux toujours petits et plus profondément enfoncés sous leurs orbites. Je l’avais connu autrefois déjà presque chauve ; à peine lui restait-il quelques rares cheveux, et les grosses veines de son front, devenues de plus en plus saillantes, ne prêtaient aucun agrément à sa physionomie.

La conversation de ces Messieurs s’engagea bientôt sur les condamnés. On eût dit, à les entendre, qu’il n’y avait de préoccupation légitime en ce monde, que celle qu’excitait cette malheureuse classe flétrie par la loi, mais dont il fallait assurer le bien-être, n’importe la dépense, une fois qu’elle était écrouée dans les murs de la prison. Puis l’on proposa de visiter ces êtres intéressants. C’était l’heure du dîner : nous fûmes d’abord introduits dans la grande cuisine, où le repas de chaque prisonnier était rationné séparément, afin de lui être porté dans sa cellule. La précision et la régularité de ce service semblaient admirables.

Les rouages d’une horloge ne sont pas mieux