Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/423

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Or, quand nous eûmes visité les condamnés dans leurs cellules, quand nous eûmes parcouru les corridors sur lesquels s’ouvraient ces cellules, quand on nous eut expliqué leur manière d’aller à la chapelle et cœtera, il me parut plus que probable que les prisonniers se connaissaient et entretenaient une correspondance entre eux, malgré toute la surveillance qui rendait les communications presque impossibles. Au moment où j’écris, c’est ce qui a été prouvé, à ce que je crois ; mais comme alors insinuer un pareil soupçon c’eût été blasphémer contre le système, je me contentai de chercher de mon mieux le repentir de ceux qui y étaient soumis.

Hélas ! sous ce rapport encore, je ne fus pas complètement satisfait. La formule extérieure du repentir me parut être une espèce d’uniforme moral que les âmes des condamnés revêtaient, comme leurs corps revêtaient le costume obligé du pénitentiaire. Ces repentants débitaient à peu près tous les mêmes sentiments dont l’expression verbale était à peine variée par quelques mots de plus ou de moins, ce qui déjà était extrêmement suspect. Je trouvai là un grand nombre de renards qui déclaraient les raisins trop verts, mais très peu