Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/433

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tant un des plus odieux regards de son odieux visage, « vous m’avez connu bien long-temps avant que je vinsse ici pour m’y convertir. Vous m’avez connu lorsque j’étais humble parmi ceux qui étaient fiers, et doux parmi ceux qui étaient violents… vous fûtes dur vous-même pour moi, M. Copperfield, et je ne sais pas si un jour vous ne vous emportâtes pas jusqu’à lever la main sur moi ! »

(Expression générale de commisération : quelques regards expriment même l’indignation.)

« — Mais je vous pardonne, M. Copperfield, » poursuivit l’impie, « je vous pardonne comme le Divin maître pardonna à ceux qui le frappèrent. Je pardonne à tout le monde. Cela m’irait mal de conserver la moindre rancune ; c’est sincèrement que je vous pardonne, et j’espère que vous dompterez plus tard votre colère. J’espère que M. Wickfield se repentira, et Miss Wickfield, et tous les pécheurs ! Vous avez été éprouvé par une affliction domestique, et j’espère que ce sera une épreuve salutaire pour vous ; mais il eût mieux valu encore que vous vinssiez ici ; mieux eût valu pour M. Wickfield d’y venir, et pour Miss Wickfield. Le meilleur vœu que je puisse