Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/441

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en regardait par ma fenêtre, je m’étais rappelé les cimes neigeuses des Alpes, inaccessibles, dans cette saison, aux pas des mortels, et je m’étais demandé quelle était la plus triste solitude, celle des régions alpines ou celle de l’Océan.

« — Vous montez à cheval aujourd’hui, Trot ? » me dit ma tante en entr’ouvrant la porte de ma chambre.

» — Oui, » répondis-je ; « je vais à Cantorbéry. La journée sera belle pour la promenade.

« — Je souhaite que votre cheval pense comme vous, » dit ma tante ; « mais, pour le moment, il est là-bas devant la maison, baissant la tête et les oreilles comme s’il préférait son écurie au grand air. »

Je ferai observer en passant que ma tante permettait à mon cheval de fouler la pelouse sacrée ; mais elle n’était pas plus tolérante qu’autrefois pour les ânes.

« — Il ne tardera pas à se réveiller, » répondis-je. 

» — Du moins la promenade fera du bien à son maître, » dit ma tante en jetant un coup d’œil sur les papiers qu’il y avait sur ma table. « Ah ! mon enfant, vous passez là bien des