Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/442

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heures. Je ne pensais pas, quand je lisais des livres, qu’il fallait tant travailler pour les faire. 

» — C’est quelquefois une tâche assez rude que de les lire, » repris-je ; « quant à les écrire, ce travail a son charme, ma tante ! 

» — Ah ! je comprends, » dit-elle, « l’ambition, l’amour de la louange, les sympathies de ses lecteurs, et je ne sais quoi encore. Fort bien, mon enfant, comme il vous plaira. 

» — Ma tante, n’avez-vous rien appris de cet attachement que vous supposez à Agnès, » lui dis-je en restant debout devant elle tandis qu’elle s’asseyait dans mon fauteuil.

Elle me regarda quelques moments avant de me répondre,

« — Je le crois, Trot.

» — Êtes-vous sûre d’avoir bien deviné ? 

» — Je le crois, Trot. »

Elle fixa sur moi un tel regard d’inquiétude et de compassion, que je fis un appel à tout mon courage pour rassurer sa tendresse par un air parfaitement heureux.

« — Et qui plus est, Trot…

» — Eh bien ?

» — Je crois qu’Agnès va se marier.

» — Que le ciel la bénisse ! » dis-je gaiement.