Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/444

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Après quelques paroles gracieuses, elle me demanda des nouvelles de l’ouvrage que j’écrivais : quels progrès avais-je faits depuis ma dernière visite et quand l’aurais-je terminé ? Agnès était gaie, et elle me prédit en riant que je deviendrais trop célèbre pour qu’elle osât toujours me parler familièrement de mes œuvres.

« — Agnès, Agnès ! vous voyez, » lui répondis-je, « que je profite du temps où cela vous est encore permis, et je vous écoute. »

Pendant que je la contemplais occupée à sa broderie, elle leva les yeux et remarqua mon regard pensif.

« — Vous êtes rêveur aujourd’hui, Trotwood, » dit-elle.

« — Agnès, vous dirai-je ce que je suis venu vous dire ? »

Elle mit de côté son ouvrage, ainsi qu’elle faisait quand nous discutions une chose sérieuse, et m’écouta attentivement.

« — Ma chère Agnès, doutez-vous de ma sincérité ? 

» — Non, » répondit-elle d’un air chagrin.

« — Doutez-vous que je sois encore de que j’ai toujours été pour vous ? 

» — Non.