Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/445

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» — Vous souvenez-vous qu’à mon retour je vous exprimai du mieux que je pus ma reconnaissance pour tout ce que je vous dois, et, en même temps, ma chère Agnès, toute l’étendue de mon affection ? 

» — Je m’en souviens très bien, » dit-elle avec douceur.

« — Vous avez un secret… confiez-le moi, Agnès. »

Elle baissa les yeux et trembla.

« — Ne fallait-il pas que j’apprisse tôt ou tard ce que d’autres lèvres que les vôtres m’ont appris, Agnès ? N’est-ce pas étrange que ce ne soit pas de vous la première que je sache qu’il est quelqu’un à qui vous avez donné le trésor de votre amour ? Ne me privez pas de mon droit de connaître ce qui intéresse de si près votre bonheur. Si vous vous fiez à moi, comme vous dites que vous le faites, et je vous crois, Agnès, puisque vous me l’avez dit… que cette confidence, plus que toute autre, me prouve qu’en effet je suis votre ami, votre frère. »

Elle m’adressa un regard suppliant et presque de reproche, se leva de sa chaise, passa rapidement de l’autre côté du salon, comme si elle ne savait où aller, se couvrit le visage