Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/446

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de ses deux mains et versa des larmes qu’il me sembla sentir tomber brûlantes sur mon cœur.

Et cependant ces mêmes larmes y réveillaient une espérance ! Oui, sans qu’il me fût encore possible de définir pourquoi ces larmes s’associaient au calme et mélancolique sourire gravé dans ma mémoire… l’espérance était plus forte que la crainte et la douleur.

« — Agnès ! ma sœur ! ma chère Agnès ! qu’ai-je fait ? 

» — Laissez-moi me retirer, Trotwood. Je ne suis pas bien ; je me sens troublée. Je vous parlerai une autre fois… plus tard ; je vous écrirai. Ne me parlez pas à présent… je vous en prie. »

Je cherchai à me rappeler ce qu’elle m’avait dit précédemment dans nos mutuelles confidences. J’aurais voulu me reporter au temps où je lui racontais ma passion pour une autre et où elle me parlait de son affection désintéressée… Mais je ne voyais plus qu’elle…

« — Agnès ! » m’écriai-je, « je ne puis supporter l’idée que je viens de faire couler vos larmes. Ma chère amie, si vous êtes malheureuse, je veux partager votre chagrin. Si vous avez besoin de secours et de conseils, que