Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/457

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l’arrivée du vieillard qui ressemblait à un fermier produisit quelque émotion. Un de nos garçons posa sa tête sur les genoux de sa mère pour être à l’abri du danger, — la petite Agnès (notre fille, l’aînée de nos enfants), laissa sa poupée sur une chaise pour la représenter, s’enveloppant elle-même dans les rideaux de la croisée et regarda de là ce qui allait survenir.

« — Qu’il entre, » dis-je.

Bientôt parut un vieillard aux cheveux blancs et au teint hâlé, qui s’arrêta en entrant dans la pénombre de la porte. La petite Agnès, séduite par son air vénérable, oublia sa peur curieuse, courut à lui pour le prendre par la main, et je n’avais pas encore vu son visage, que ma femme s’écria d’une voix émue et charmée : « C’est M. Daniel Peggoty ! »

C’était M. Daniel Peggoty : vieux d’années à présent, mais d’une robuste et verte vieillesse. Quand notre première émotion fut calmée et qu’il s’assit devant le feu avec les enfants sur ses genoux, j’admirai cette mâle et digne figure que l’âge avait respectée et même embellie.

« — M. Davy, » me dit-il en me réjouissant le cœur par le nom qu’il me donnait dans mon