Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/458

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enfance… « M. Davy, je bénis l’heure où je vous revois avec votre bonne et fidèle femme. 

» — C’est une heure que je bénis aussi, mon vieil ami ! » m’écriai-je.

« — Et ces jolis enfants, » dit M. Daniel Peggoty, « ces boutons de rose ! ah ! M. Davy, vous n’étiez pas plus grand que le plus petit des trois, quand je vous vis pour la première fois. Émilie était de la même taille et notre pauvre Cham n’était encore qu’un gros garçon. 

» — Le temps m’a plus changé, moi, qu’il ne vous a changé, vous, depuis lors, » dis-je. « Mais il faut que ces petits drôles aillent se coucher, et comme il n’y a pas, en Angleterre, d’autre maison qui doive être la vôtre, où enverrai-je chercher vos bagages ?… (Avez-vous encore le vieux sac noir qui voyageait tant avec vous ?) Après cela nous boirons un verre de grog de Yarmouth, et nous causerons ensemble des événements qui se sont passés depuis dix ans. 

» — Êtes-vous seul ? » demanda Agnès.

« — Oui, Madame, » répondit-il en lui baisant la main, « tout seul. »

Nous le fîmes asseoir entre nous deux, ne sachant comment lui témoigner tout le plaisir que nous avions de le revoir ; cela me fai-