Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/460

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« — Et maintenant racontez-nous, » lui dis-je, « tout ce qui vous est arrivé depuis dix ans. 

» — C’est une histoire bientôt racontée, » répondit-il ; « nous avons cherché à réussir et nous avons réussi. Le commencement a été peut-être un peu dur ; il a fallu travailler avec courage ; mais le courage ne nous a pas manqué, et le succès est venu en son temps. Notre ferme a prospéré, nos troupeaux ont prospéré, la Providence, en un mot, bénie soit-elle, a conduit toutes nos affaires pour le mieux, et, grâce à son secours, un bonheur a succédé à un autre. C’est toujours ainsi, quand on s’en rapporte à la Providence ; si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ! 

» — Et Émilie ? » demandâmes-nous en même temps Agnès et moi. 

» — Émilie ! Madame, après que vous lui eûtes fait vos adieux, se mit à prier pour vous ; et, cette prière, elle la répéta tous les jours, non-seulement sous la voile du navire, mais encore sous notre toit en Australie. Quand nous eûmes perdu de vue les côtes d’Angleterre, on m’apprit le malheur qui était arrivé à Yarmouth, et que M. Davy nous avait caché dans sa tendre sollicitude pour nous… Je ne