rompit son mariage. Personne ne sait ce qui en est. Émilie aurait pu trouver bien des maris ; mais, « mon oncle, m’a-t-elle souvent répété, c’est fini pour toujours. » Douce et gaie avec moi, réservée quand nous ne sommes pas seuls, ne trouvant aucun lieu trop loin quand il s’agit d’enseigner un enfant, de soigner un malade ou de rendre quelque service à une jeune mariée (quoiqu’elle ait fait plusieurs mariages sans assister à un seul), aimée de tous et de son oncle plus que de personne, patiente et recherchée par quiconque souffre ou a du chagrin… telle est mon Émilie. »
Il passa la main sur ses yeux et cessa de regarder le feu en étouffant un soupir.
« — Martha est-elle toujours avec vous ? » demandai-je.
« — Martha, » répondit-il, « s’est mariée, M. Davy, la seconde année de notre émigration. Un jeune laboureur, qui avait fait halte chez nous en conduisant les chevaux de son maître d’un établissement à un autre, proposa de la prendre pour femme (les femmes sont rares en Australie). Il avait quelques économies et désirait cultiver une ferme pour son compte. Martha me consulta et me pria de lui raconter toute son histoire. Je le fis, et le