Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/464

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jeune laboureur persista ; ils se marièrent, et ils vivent dans un canton isolé où ils sont à quatre cents milles d’aucune ville ou bourgade, n’entendant d’autres voix que la leur et celles des oiseaux. 

» — Mrs Gummidge ?… »

En faisant cette question, je réveillai un souvenir plaisant, car M. Daniel Peggoty partit d’un grand éclat de rire et se frictionna les jambes avec ses deux mains, comme il faisait autrefois quand on racontait quelque bonne histoire dans la maison-navire.

« — Le croiriez-vous ? » répondit-il. « La brave femme a reçu des offres de mariage ; le cuisinier d’un navire, qui s’était fait colon, ne proposa-t-il pas à Mrs Gummidge de l’épouser ? C’est vrai comme je vous le dis, M. Davy ! »

Je n’avais jamais vu Agnès rire de si bon cœur. La folle gaîté de M. Daniel Peggoty avait été contagieuse pour elle, et, à mon tour, je me serais volontiers tenu les côtés pendant que notre hôte se frottait de nouveau les jambes.

« — Et que répondit Mrs Gummidge ? » demandai-je quand je pus retrouver mon sérieux.

« — Mrs Gummidge, » reprit M. Daniel Peg-