Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/480

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Traddles ; « oui, c’est malheureux pour elle d’avoir épousé un indigne vagabond : la pauvre fille s’est laissée séduire par de faux-semblants d’élégance ; mais, maintenant que nous sommes débarrassés de ce vaurien et qu’elle vit avec nous, il faut que nous la consolions de notre mieux. »

La maison de Traddles est justement une de ces maisons où Sophie et lui se logeaient en imagination dans leurs promenades tête à tête. C’est une maison assez vaste ; mais Traddles tient ses papiers dans son cabinet de toilette et ses bottes avec ses papiers. Sophie et lui ont pris leurs chambres à l’étage supérieur, réservant les meilleures pour la Beauté et les deux autres sœurs. Ils n’ont pas de chambres de reste, parce que tantôt un motif, tantôt un autre y amènent continuellement d’autres sœurs encore. Entrons : elles accourent toutes au-devant de nous et se font embrasser par Traddles, bientôt essoufflé. Là est établie à perpétuité la pauvre Beauté, veuve et mère d’une petite fille. C’est le jour de naissance de Sophie, ai-je dit, aussi aurons-nous à table les trois sœurs mariées avec leurs maris, le frère de l’un de ceux-ci, un cousin et la sœur d’un des maris, qui me paraît être