Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/7

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mon zèle, les journées me semblaient toujours trop courtes.

Un matin que je me rendais au tribunal des Doctors’ Commons avec mon exactitude habituelle, je trouvai, sous le porche, M. Spenlow qui avait l’air pensif et se parlait à lui-même ; comme il se plaignait fréquemment de maux de tête et que ses cols de chemise empesés dissimulaient mal son cou pléthorique, je craignis d’abord qu’il ne fût menacé de quelque attaque d’apoplexie ; mais il ne tarda pas à me tirer de cette inquiétude.

Au lieu de me répondre bonjour pour bonjour, avec affabilité, comme d’usage, il me regarda d’un air cérémonieux, et me pria froidement de le suivre à un certain café qui, dans ce temps-là, avait une issue sur les Doctors’ Commons, juste à côté de la petite arcade du cimetière Saint-Paul. Comme il me précédait, à cause de l’étroit passage, je remarquai alors qu’il marchait raide et hautain, ce qui me parut de très mauvais augure ; mes pressentiments m’avertissaient déjà qu’il avait découvert quelque chose de ma liaison avec Dora.

Il n’y eut plus moyen d’en douter quand il me fit entrer dans une chambre du premier étage, où j’aperçus Miss Murdstone assise contre