Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir ce que vaut la comédie : athée en politique, je ne serai jamais converti.

Mon bon ami Traddles a essayé du même métier, mais il n’y a pas réussi, et, riant le premier de son insuccès, il me rappelle qu’il s’est toujours considéré comme ne sachant rien faire vite. Le même journal l’emploie à une autre besogne. C’est lui qui collige les faits qui ont besoin des ornements d’une plume plus fertile. Il a passé avocat et a su, à force d’esprit, amasser une seconde somme de cent livres sterling au profit d’un procureur dont il suit l’étude.

Je me suis frayé une autre route : non sans avoir peur et tout en tremblant, j’ai cru pouvoir être auteur. J’avais écrit en secret quelques petites bagatelles et les avais envoyées à un Magazine. Le Magazine les publia. Depuis lors, j’ai eu le courage d’écrire un assez bon nombre de nouvelles et de romans, qui me sont régulièrement payés. Tout ensemble, je m’assure un assez joli revenu, et quand je fais sur mes doigts l’addition des mille livres sterling qui le composent, je ne m’arrête qu’après avoir passé le troisième mille.

Nous avons quitté la rue de Buckingham pour un joli petit cottage tout près de celui