Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/91

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que j’avais visité lorsque j’eus mon premier accès d’enthousiasme. Ma tante cependant ne compte pas y rester long-temps ; mais elle a vendu avec avantage sa maison de Douvres et se propose de rester notre voisine. Qu’est-ce que cela signifie ? mon mariage… Oui !

Oui ! je vais épouser Dora. Miss Lavinia et Miss Clarissa ont donné leur consentement, et il faut voir dans quelle agitation elles sont. Miss Lavinia, qui s’est chargée du trousseau de la fiancée, découpe et découpe sans cesse de nouveaux patrons en papier gris. Tantôt elle discute avec un courtaud de boutique qui vient armé de son aune et déploie des étoffes ; tantôt c’est avec une couturière qu’on a prise à la journée, et qui, lorsqu’elle arrive ou s’en va, se poignarde le sein avec une aiguille. On convertit ma chère Dora en vrai mannequin de toilette ; on la fait du matin au soir monter ou descendre pour essayer quelque chose. Nous ne sommes pas en tête-à-tête depuis cinq minutes, qu’une importune servante frappe à la porte, et dit : « S’il vous plaît, Miss Dora, voulez-vous avoir la bonté de venir ? »

Miss Clarissa et ma tante parcourent tous les magasins de Londres, pour nous raconter