Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/92

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ensuite qu’elles ont trouvé tel ou tel meuble pour moi qu’il faut que nous allions voir. Mieux vaudrait qu’elles achetassent tout sans nous consulter ; car, lorsque nous entrons chez le quincaillier pour examiner un garde-feu de cuisine, Dora aperçoit un pavillon chinois avec des clochettes : ce pavillon n’est qu’une niche à chien, et elle veut l’acheter pour Jip. Le pavillon est acheté. Ce n’est pas tout de suite que Jip s’accoutume à sa nouvelle résidence : chaque fois qu’il y entre ou qu’il en sort, il ébranle toutes les clochettes et s’effraie de ce carillon. 

Ma bonne Peggoty arrive pour se rendre utile et se met immédiatement à l’ouvrage. Son département spécial semble être de nettoyer et de frotter toutes choses : elle frotte et nettoie sans cesse. Ah ! voilà son frère infortuné qui fait parmi nous une apparition, et que je rencontre quelquefois dans les rues de Londres, suivant et regardant au visage les créatures errantes sur les trottoirs. Je ne lui parle jamais à cette heure… je sais trop bien, en reconnaissant sa grave figure, qui il cherche et qui il redoute de trouver.

Pourquoi Traddles a-t-il, ce soir, un air si important en venant me voir à l’audience du