Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/93

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tribunal des Doctors’ Commons, où je vais encore de temps en temps pour la forme quand j’en ai le loisir. La réalisation de mon rêve de jeunesse est proche… je vais prendre une licence de mariage.

C’est un bien petit document pour un acte si essentiel. Le voilà sur mon pupitre, où Traddles le contemple avec un mélange d’admiration et de terreur. On y lit deux noms unis déjà depuis long-temps dans mon imagination : David Copperfield et Dora Spenlow ; dans un des coins est l’empreinte de cette institution du timbre si bénignement intéressée aux diverses transactions de la vie humaine. Salut aussi à l’approbation ou bénédiction imprimée de l’archevêque de Cantorbéry, bénédiction que Monseigneur ne délivre pas gratuitement, mais qu’il pourrait faire payer plus cher.

Cependant je crois faire un rêve, un rêve heureux et qui me semble près de s’évanouir. Est-ce bien la réalité, j’ai peiné à le croire… Mais pourquoi tous ceux que je rencontre ont-ils l’air de me regarder comme s’ils savaient qu’en effet c’est après-demain que je me marie. Oui, c’est bien après-demain. Le subdélégué de l’archevêque me reconnaît quand je vais pour prêter serment, et il m’expédie faci-