Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/77

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fin ce gentleman arriva. Wilding fit un terrible effort pour retrouver un peu de calme et parla.

Le Trésorier l’écoutait avec une grande attention. Mais son visage ne promettait rien de plus qu’un peu de complaisance et beaucoup de politesse.

— Nous sommes forcés d’être très-circonspects, — répondit-il à Wilding, — et nous n’avons point l’habitude de répondre aux questions du genre de celles que vous me faites, quand elles nous sont adressées par des étrangers.

— Ne me considérez point comme un étranger, — répondit simplement Wilding, — j’ai fait partie de vos élèves ; je suis un enfant trouvé.

Le Trésorier répondit avec une grande courtoisie que cette circonstance lui paraissait tout à fait particulière et qu’il aurait mauvaise grâce à rien refuser à un ancien pensionnaire de la maison. Toutefois il pressa Wilding de lui faire connaître les motifs qui le poussaient à tenter les recherches dont il parlait. Wilding lui raconta son histoire. Après quoi le Trésorier se leva, et le conduisant dans la salle où les registres de l’Institution étaient exposés :

— Nos livres sont à votre disposition, — lui dit-il, — mais je crains bien qu’ils ne puissent vous offrir que de faibles renseignements après tant d’années.

Ces livres, Wilding les consulta avec une impatience fiévreuse ; il y trouva ce qui suit :

« 3 Mars 1836. — Adopté et retiré de l’Hospice, un enfant mâle, du nom de Walter Wilding. — Nom et situation de l’adoptant : Madame Miller, demeurant Lime