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Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/45

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GRILLON DU FOYER.

Ils furent tous là dans un instant. Caleb, qui s’était appuyé sur la caisse de gâteau, n’avait repris qu’imparfaitement sa lucidité d’esprit en s’éveillant en sursaut, et saisit miss Slowbody par les cheveux ; mais il lui en demanda pardon aussitôt.

— Mary ! s’écria le voiturier en soutenant sa femme dans ses bras ; vous trouvez-vous mal ? Qu’avez-vous ? dites-le moi, ma chère.

Elle ne répondit qu’en frappant ses mains l’une contre l’autre, et en partant d’un éclat de rire. Puis, se laissant glisser à terre, elle se couvrit le visage de son tablier, et se mit à pleurer à chaudes larmes. Ensuite, elle éclata encore de rire, après cela elle poussa des cris ; enfin elle dit qu’elle se sentait froide, et elle se laissa ramener au près du feu. Le vieillard était debout comme auparavant tout à fait calme.

— Je suis mieux, John, dit-elle ; je suis parfaitement remise ; je…

Mais John était du côté opposé, et elle avait le visage tourné vers l’étrange vieillard, comme si elle s’adressait à lui. Sa tête se dérangeait-elle ?

— Ce n’est qu’une imagination, mon cher John… quelque chose qui m’a passé tout à coup devant les yeux ; je ne sais ce que c’était. Cela est passé, tout à fait passé.

— Je suis charmé que ce soit passé, dit Tackleton, en jetant un regard expressif autour de la cuisine. Mais