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GRILLON DU FOYER

Car il faut que vous sachiez que John Peerybingle ne restait là que le temps pendant lequel on débridait et rafraîchissait son vieux cheval. Il lui fallait aller à quatre ou cinq milles plus loin ; et alors, quand il retournait le soir, il ramenait Dot, et faisait une autre halte chez lui. C’était l’ordre du jour toutes les fois qu’il y avait pique-nique, et il n’y en avait jamais eu d’autre depuis leur institution.

Il y avait deux personnes présentes, entre le fiancé et la fiancée, qui étaient restées indifférentes à ce toast. Une d’elles était Dot, trop troublée et impressionnée pour se prêter à aucun des petits incidents du moment ; l’autre était Berthe, qui se leva de table à la hâte avant tout le monde.

— Bonjour, dit le vigoureux John Peerybingle en s’enveloppant de sa redingote de voyage. Je serai de retour à l’heure habituelle. Bonjour à tous !

— Bonjour, John, répondit Caleb.

Il sembla prononcer ce bonjour par routine et il l’accompagna d’un geste de la main tout à fait inconscient ; car toute son attention était occupée à observer Berthe, qu’il suivait d’un regard anxieux et dont rien n’altérait jamais l’expression.

— Bonjour, jeune fripon, dit le gai voiturier, en se baissant pour embrasser l’enfant, que Tilly Slowbody, occupée uniquement avec son couteau et sa fourchette, avait déposé endormi, et, chose étrange à dire ! sans accident dans le petit lit que Berthe lui avait garni ;