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Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/314

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CALW

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CAMB

avoir voulu innover dans le culte : il se retira à | Noire),A33kfl. S. O. de Stuttgard ; 4,000 hab. Draps,

Strasbourg, où il enseigna la théologie. 11 fut rappelé peu d’années aprés à Genève (1541). Depuis cette époque, il devint tout puissant dans cette ville, aussi l’appelait-On le pape de Genève. 11 fit adopter le le conseil ses articles de foi, ses ordonnances sur

discipline ecclésiastique ; s’attacha à réformer les mœurs aussi bien que les croyances, et poussant le zèle jusqu’à l’intolérance, il fit brûler le malheureux Servet pour avoir attaqué le mystère de la Trinité (1553). Calvin mourut à Genève en 1564. Il s’était marié en 1539 à Strasbourg. Calvin devint le chef d’une secte nouvelle de réformés qui prit de lui le nom de Calvinistes. (Voy. l’art. suiv.) Îl se distinguait de Luther par une réforme plus radicale, proscrivant tout culte extérieur et toute hiérarchie, ne reconnaissant pas plus le caractère d’évêque et de prêtre que celui de pape : rejetant la messe, le dogme de la présence réelle, l’invocation des saints, etc. ; fl enseignait la prédestination des élus et portait ainsi atteinte au libre arbitre. Calvin a Jaissé un grand nombre d’ouvrages ; on trouve dans tous une profonde érudition, un style sévère et souvent entrainant. Les principaux sont : l’Institution chrétienne, 1535, dont il a donné plusieurs éditions {la meilleure est celle de Genève, 1559) ; un Traité de la Cène, 1540 ; des Commentaires sur l’Écriture sainte, qui parurent par parties séparées, en latin et en français. On a donné plusieurs éditions de ses œuvres ; la meilleure est celle d’Amsterdam, 1667. Sa vie a été écrite par Théodore de Bèze, son coopérateur et son ami.

CALYVYINISTES, partisans des doctrines de Calvin. (Pour ces doctrines, Voy. CALvIN.) Le calvinisme prit naissance vers 1536 à Genève, où depuis il n’a pas cessé de dominer. Ïl se répandit bientôt dans plusieurs cantons de la Suisse, en France, en Hollande, en Angleterre, en Écosse, aux Etats-Unis, etc. En France, les Calvinistes reçurent le nom injurieux de Huguenots ; ils eurent longtemps à subir de eruelles persécutions, Opprimés sous François I, Henri 11 et François Il, ils formèrent sous ce dernier la conjuration d’Ambhoise qui échoua, Le colloque de Poissy, en 1561, leur faisait espérer un édit de tolérance , lorsque le massacre des Huguenots à Vassy devint le sisnal des guerres civiles. Les batailles de Dreux (1562), Saint-Denis (1567), Jarnac et Moncontour (1569) épuisèrent le parti huguenot. Charles 1X et Catherine de Médicis cherchèrent à les exterminer dans la funeste nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) ; mais ce massacre, qui devait leur porter le dernier coup, souleva une nouvelle guerre qui dura jusqu’à l’avénement de Henri IV au trône. Ce prince rendit en 1598 un édit connu sous le titre d’édit de Nantes, qui assurait Ja liberté de conscience aux Calvinistes et leur abandonnait plusieurs villes comme garanties (Voy. ÉDIT DE NANTES). Ils se soulevèrent encore sous Louis XIE, mais Richelieu les dompta par la prise de La Rochelle. Louis XIV prononça en 1685 la révocation de l’édit de Nantes ; cette mesure impolilique autant qu’inique suscita plusieurs révoltes, notamment celle des Camisards dans Îles Cévennes, détermina l’émigration d’un grand nombre de Calvinistes, et ft par là le plus pau tort au commerce et à l’industrie française. Enfin, sous Louis XVI, en 1785, les Calviuistes obtinrent un nouvel édit de tolérance, et la révolution de 1789 leur assura une liberté complète. — Le calvinisme se modifia et reçut des noms différents selon les pays : on le nomime souvent en France religion réformée ; en Écosse, presbytérianisme ; en Hollande, gomarisme. En Prusse et dans plusieurs états de l’Allemagne les cultes calviniste et luthérien se sont depuis peu réunis sous le titre d’Éylise évangélique (Voy. Dee

CALW ou KALB, ville du Wurtemberg (Forêt-

tanneries.

CALYDON , capitale de l’Étolie, sur l’Événus, À 8 kil. de la mer. Célèbre par le sanglier que Diane envoya dans ses campagnes et que tua Méléagre.

CALYMNA. Voy. CALAMINE.

CALYPSO, fille d’Atlas ou de l’Océan, habitait, suivant Homère, l’île d’Ogvaie, où elle reçut Ulysse, que la tempête y avait jeté. Elle aima le héros et le retint longtemps dans son île ; cependant, après sept ans, Ulysse la quitta pour rejoindre Pénélope.

CAMALDOLI, village de Toscane, à 40 kil. E. de Florence. Fameux monastère, chef d’ordre des Camaldules.

CAMALDULES, ordre religieux ainsi appelé du monastère de Camaldoli, situé près de Florence, fut fondé par saint Romuald en 1012, et se consacra à la vie purement contemplative. Cet ordre a presque entièrement disparu dans le dernier siècle. — 11 y avait encore avant 1189 une abbaye de eet ordre à Grosbois, près de Paris (Seine-et Oise).

CAMALOBUNUM COLONIA , ville de la Bretagne ancienne, que l’on croit être auj. COLCHESTER Qu MALDEN.

CAMAMU, pctite ville du Brésil, dans la prov. de Bahia, sur une vaste haie du même nom, qui reçoit le Marahu et l’Acarahy. Commerce actif.

CAMANA, ville du Pérou (Arequipa), à 142 kil, 0. d’Arequipa ; 1,500 hab., donne son nom à une

rovince.

CAMARANA, île de la mer Rouge, par 40° 9° long. E., 159 20° lat. N. Corail, quelques perles.

CAMARET, petit port de France (Finistère), dans une presqu’île située entre la rade de Brest et la baie de Douarnenez ; 100 hab. Pêche de la baleine.

CAMAREZ (PONT DE), ch.-1. de cant. (Aveyron), à 19 kil. S. de Sainte-Affrique : 2,000 hab. Eaux minérales.

CAMARGO (M.-A. curri, dite), célèbre danseuse, née à Bruxelles en 1710, d’une famille noble originaire d’Espagne, parut avec le plus grand succès sur Îe théâtre de l’Opéra depuis 1734 jusqu’en 1761, année de sa retraite. Voltaire l’a célébrée dans une pièce de vers qu’il lui adressa.

CAMARGUE, nom donné au delta ou triangle formé par les deux principales branches du Rhône près de son embouchure, un peu au-dessous d’Arles : chacun des côtés a près de 30 kil. de longueur. Les deux dixièmes de celte île sont cultivés ; le reste consiste en terres vagues, marais on étangs, dont le plus considérable est celui de Valcorès, Ou y nourrit beaucoup de bestiaux. La branche occid. du Rhône se nomme Petit-Rhône. Dans l’intérieur de l’île est une troisième branche, mais très petite, dite Vieux Rhône ; c’est l’ancien lit qui s’est ensablé presque entièrement. La Camargue se trouve dans le dép. des Bouches-du-Rhône : elle est comprise moitié dans le cant. des Saintes-Maries, moitié dans eclui d’Arles.

CAMARINE, ville de la Sicile anc., auf. TORRE DI CAMARINA.

CAMARS. Voy. CLUSIUM.

CAMBACERES (J.-J. REGIS pr), profond jurisconsulte, né en 1753 à Montpellier, sucetda en 1771 à son père dans la charge de conseiller à hk cour : des comptes ; fut député en 1792 à fa Convention : vola pour le sursis dans le procès de Louis XVI : fut chargé en 1793 avec Merlin d’un grand travail sur Ja classification des lois et leur réunion en un seul Code ; devint en 1794 président de l’assemblée, puis présida le Comité de salut public : eut en cette qualité une grande part au gouvernement : se signala par sa siuresse et sa modération : et fut nommé ministre de Ja justice sous le Directoire. Bonaparte, élevé au Consulat, le ehoïisit pour second consul (1799) ; devenu empereur, il le nomma archi-chan-