Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/150

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pair du change n’est et ne peut être affecté que par l’inégalité des monnaies.

De sorte qu’en dernière analyse, le change n’est ordinairement défavorable à un pays que dans la proportion de la différence de la monnaie faible à la monnaie forte, et jusqu’à concurrence de l’excédant de ses importations sur ses exportations ; mais quel est le résultat de ces deux causes de la baisse du change ?

Si cette baisse provient de la monnaie faible ; nulle perte pour le pays qui est obligé par le change de l’égaler à la forte, à moins de prétendre qu’on a ou qu’on peut avoir autant de produits avec une monnaie faible qu’avec une monnaie forte, ce qui est absurde. On ne perd rien en payant en monnaie forte, parce qu’on a eu plus de produits qu’on n’en aurait eu si l’on n’avait payé qu’en monnaie faible. La baisse du change, en rétablissant le pair des monnaies, ne fait que payer le prix dû pour ce qu’on a acheté ; il maintient les échanges entre l’acheteur et le vendeur, et les assujettit au même poids et à la même mesure. Il n’y a donc là ni perte ni profit pour personne.

D’un autre côté, si la baisse du change dérive de l’infériorité des exportations sur les importations, nul désavantage encore. Si l’excédant des importations a servi à l’amélioration du pays, à le rendre plus productif, à le mettre en état d’augmenter ses exportations ; ce qui arrive à toutes