Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/189

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pation aux pertes et aux bénéfices. Alors les compagnies de commerce s’emparent de toutes les entreprises que les particuliers négligent, soit parce qu’ils n’ont pas les capitaux nécessaires, soit parce qu’ils redoutent les risques auxquels ils sont exposés, soit parce qu’ils craignent que les bénéfices ne soient pas proportionnés aux risques. Toutefois, l’extension du commerce paraît si avantageuse aux gouvernemens qu’ils ne croient pas assez faire pour rassurer les compagnies de commerce contre les risques qui pourraient les détourner de leurs entreprises. Le monopole leur semble le véritable préservatif de tous les dommages, la garantie des profits désirables, et l’on prodigue le monopole aux compagnies de commerce.

Ce serait une question d’un grand intérêt que celle de savoir ce qui conviendrait le mieux à un pays placé dans la position que nous venons de décrire ; ne lui serait-il pas plus avantageux d’ouvrir ses marchés à l’étranger, que de les lui fermer par le monopole des compagnies de commerce ? Ce n’est pas ici le lieu d’aborder une question aussi étendue et aussi compliquée. Il me suffit de faire remarquer qu’aucun peuple, dans une semblable situation, n’a adopté le système de la liberté illimitée du commerce ; tous lui ont préféré le système du monopole par les grandes compagnies de commerce. Doit-on attribuer cette conduite uniforme à l’instinct ou à l’aveuglement ? Peu importe ; ce qu’il y a de certain, c’est