Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/365

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société civile, des personnes vivement émues par les souffrances du pauvre, s’imposer les sacrifices les plus pénibles, et donner l’exemple des plus nobles vertus.

D’un autre côté, la religion chrétienne fait du soulagement des pauvres un devoir absolu, une obligation spéciale du sacerdoce, un titre aux récompenses de la vie éternelle.

Enfin le pouvoir social applique des fonds considérables aux besoins de l’humanité souffrante.

Jusqu’ici cette disposition générale des esprits a été déterminée par des sentimens généreux, ou par des considérations morales et religieuses ; on ne s’est point appliqué à en pressentir les résultats économiques ; on a obéi à l’impulsion de la sympathie, sans s’inquiéter des avantages et des inconvéniens qui en résultent pour la société civile et même pour l’espèce humaine.

Mais depuis que l’économie politique a porté la lumière sur la nature, les causes et l’usage de la richesse moderne, elle a dû nécessairement s’occuper de l’emploi des fonds affectés au secours de la pauvreté et de l’indigence, et ses découvertes, loin d’être favorables à cette disposition aveugle de la fortune publique et particulière, doivent du moins convaincre les plus incrédules qu’il ne suffit pas, pour gouverner les affaires de ce monde, de la pureté des sentimens, de la droiture des intentions et de la sagesse des vues ;