Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/366

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il faut encore se tenir en garde contre les inspirations de la vertu.

Comme l’homme ne peut subsister qu’avec les produits, qu’il se procure par son travail, la population numérique de chaque pays est nécessairement subordonnée à la quantité des produits nécessaires à sa subsistance.

Et qu’on ne croie pas qu’il est au pouvoir de chaque pays d’obtenir toutes les subsistances dont sa population a besoin pour vivre ; que la procréation de la population et l’accroissement des subsistances sont toujours dans d’exactes proportions, et qu’ils sont également indéfinis et illimités ; il est, au contraire, certain que la faculté procréatrice de l’espèce humaine est indéfinie et illimitée, tandis que la faculté productive des subsistances est définie et limitée. Il y a donc un point où, malgré la puissance indéfinie de la procréation, la population doit s’arrêter, et ce point est celui où s’arrête la production des subsistances. Toutes les privations que s’impose l’humanité, que prescrit la religion, que commande le pouvoir social, ne peuvent rien changer à cet ordre immuable de la nature des choses, ni faire vivre un individu de plus que celui que la faculté productive des subsistances peut nourrir.

À la vérité, une répartition plus sévère des subsistances permet à la charité dé reculer les limites de la population ; mais ce succès est de