Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/434

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prolongea jusqu’à ce qu’on eût reconnu que le commerce avec l’étranger n’importe des métaux précieux qu’en échange des produits du sol et de l’industrie du pays ; que des produits qui s’échangent contre des métaux précieux sont richesse comme eux, autrement on donnerait la richesse pour rien. D’où l’on est arrivé à la conséquence qu’un pays est plus riche avec des produits qui s’échangent contre des métaux, qu’avec des métaux qui s’échangent contre des produits. Là finit le charme des métaux précieux.

Il en est cependant résulté d’heureux effets. On a donné aux produits agricoles et manufacturiers une considération qu’ils n’avaient pas obtenue jusqu’alors. On s’est efforcé de les introduire là où ils n’existaient pas, de les multiplier et de les perfectionner là où ils existaient. Le commerce étranger lui-même n’a rien perdu de sa faveur parce qu’on a compris qu’il ouvre une issue illimitée aux produits de l’industrie et leur donne une plus grande valeur dans le marché étranger que dans le marché national.

Ce n’est que fort tard qu’on a mis en question l’utilité des faveurs dont on l’avait comblé, et cette question n’est pas encore résolue ; il est cependant permis de croire qu’on ne doute plus, à présent, que ces faveurs ne doivent être maintenues que pendant le temps nécessaire pour mettre toutes les branches de l’industrie en état de soutenir la concurrence étrangère dans tous les