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marchés, et qu’elles doivent cesser dès qu’on a acquis la certitude ou qu’on a perdu l’espoir de l’atteindre. (Voyez Primes.) Déjà l’Angleterre, qui se trouve dans cette situation, donne aux autres peuples l’exemple de la liberté générale du commerce, comme elle leur avait donné l’exemple de ses prohibitions et de ses restrictions. (V. Navigation.)

Au système mercantile succéda le système agricole plus imposant, beaucoup plus spécieux et surtout plus propre à faire illusion que le système mercantile.

Ce système faisait découler la richesse de l’agriculture, dont les produits sont la matière première de la richesse ; mais la matière de la richesse n’est pas plus la richesse que les mines d’or et d’argent ne sont de l’or et de l’argent. Le système agricole ne fit donc que déplacer le problème sans le résoudre.

Toutefois il ne fut pas inutile, il éveilla l’attention générale sur la richesse, ses causes et ses résultats. De nombreuses controverses firent éclore beaucoup d’erreurs qui, si elles avancèrent peu la science, lui firent prendre place parmi les connaissances humaines.

Après de longues et laborieuses divagations, on parvint enfin à reconnaître que l’agriculture n’est que le travail qui produit la matière de la richesse, matière inerte sans le travail de l’industrie qui l’approprie à la consommation, et sans celui du commerce qui le met à la portée du consommateur.