Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/445

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possédée par les classes supérieures de la société civile, paraît au premier aspect menacer et même compromettre leur condition sociale. Il est certain, en effet, qu’elle morcelle des propriétés qui, par leur concentration, donnent à ces classes une grande considération ; mais ne fait-on pas ici un paralogisme ? N’est-ce pas parce que le système actuel de division des propriétés diffère de l’ancien qu’on accuse le nouveau d’être vicieux, et ce vice n’est-il pas plus apparent que réel ?

À une époque où la richesse territoriale était à peu près toute la richesse du pays ; où la sécurité, la considération et le pouvoir de l’individu se proportionnaient à l’étendue et à l’antiquité de la possession de la richesse territoriale, elle était d’un prix inestimable et sa division eut été le bouleversement de l’ordre social. Alors les lois et les mœurs conspiraient et devaient conspirer pour la conservation des propriétés dans les familles, alors la concentration était une nécessité de l’état social et politique.

Mais dans un ordre de choses où la richesse mobiliaire ou immobiliaire donne la même sécurité, la même importance, les mêmes jouissances ; où le propriétaire millionnaire ne se distingue pas du capitaliste millionnaire ; où, toutes choses égales d’ailleurs, ils n’offrent aucune différence, ni dans leur état domestique, ni dans leur position sociale, s’effrayer de la division in-