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ACO — ACQ

ce que l’on assure être arrivé au village d’Ansacq, près Clermont en Beauvoisis en 1730. On en trouvera la description dans les Mercures de Décembre 1730, Février, Juillet, Août, & Décembre 1731.

☞ ACOUSMATIQUES. adj. pris subst. ou ACOUSTIQUES. C’est ainsi qu’on appeloit ceux des disciples de Pythagore, qui restoient derrière le voile, & qui ne s’étoient pas encore tus assez long-temps pour mériter d’entrer dans le sanctuaire, & de voir leur Maître face à face. Ils recevoient ses leçons derrière un voile ; & il falloit acheter par un silence de cinq ans, le privilége de passer de l’autre côté du voile.

ACOUSTIQUE. adj. Terme de Médecine qui se dit des médicamens propres pour remédier aux incommodités de l’ouie. Ἀκοὴ, est un mot Grec, qui signifie, ouie. Il se dit encore des instrumens, dont ceux qui sont incommodés de la difficulté d’entendre, se servent pour y suppléer. On le dit généralement de tous les instrumens qui servent à augmenter le son. Cornet Acoustique. M. Moock Anglois, dit dans la Préface de sa Micrographie, qu’il n’est point impossible d’entendre d’une stade ; c’est-à-dire la huitième partie d’un mille, un petit murmure qu’une personne feroit entre ses dents ; qu’il sait un moyen par lequel il est aisé d’entendre quelqu’un parler au travers d’une muraille de trois pieds d’épaisseur, & que par le secours d’un fil d’archal bandé, le son peut être porté à une distance très-considérable presque dans un instant. Le Ch. 5. du I. Vol. des Transactions Philosophiques parle sur la fin, des sons, & de quelques instrumens Acoustiques. Voyez p. 593 & suiv.

Acoustique, se dit aussi du nerf qui va s’insérer dans l’oreille, qu’on appelle nerf Acoustique & du conduit externe de l’oreille, qui se nomme, le conduit acoustique.

Acoustique. s. f. Science qui traite de l’ouie & des sons. Acustice. C’est M. Sauveur, de l’Académie des Sciences, qui a appelé cette science Acoustique. Un grand nombre de découvertes curieuses & intéressantes a depuis accrédité cette nouvelle expression pour désigner la théorie des sons.

☞ L’Acoustique, est proprement la Théorie des sons en général, & de leurs propriétés, au lieu que la musique a pour objet le son en tant qu’il est agréable à l’ouie.

ACOUTER. v. a. Vieux mot, encore en usage en quelques Provinces, pour écouter. Pontus de Tyard, pag. 18 de son livre De recta nominum impositione, a reconnu qu’acouter étoit l’expression alors vulgaire en Bourgogne, où il écrivoit en 1603, à Châlons-sur-Saône : Ecoutez, dit-il, vulgò, acoutez. Ce mot avoit aussi cours ailleurs. Il est dans Nicot, mort à Paris l’an 1600, & dans Monet, qui fit imprimer à Lyon ses Dictionnaires plus de trente ans après. Acouter fait mieux sentir l’origine tirée du Latin auscultare, qu’écouter. Glossaire Bourguignon. Voyez écouter dans l’étymologique de M. Ménage, d’où il paroit que M. de la Monnoye a pris le commencement de sa remarque. Au reste, le verbe acouter n’est pas moins en usage en Champagne qu’en Bourgogne : mais ce n’est que parmi la populace. Tous les honnêtes gens disent écouter.

ACOUTI. s. m. Petit animal des îles de l’Amérique. Son poil est roux, & assez rude. Les habitans dressent des chiens pour chasser ces animaux, qui se retirent dans le creux des arbres. On les apprivoise, & on les accoutume à marcher sur les pattes de derrière, & à manger avec celles de devant à la manière des singes. Il a le corps, l’agilité, & les dents d’un lièvre ; mais il a la tête approchante de celle d’un rat, & les oreilles courtes & arrondies. Les jambes de derrière n’ont point de poil, & ont six ongles, celles de devant n’en ont que quatre. La femelle porte deux ou trois fois l’année. Quand elle est près de mettre bas, elle fait un petit lit d’herbe, ou de mousse, sous un buisson, & y fait les Petits, qui ne sont jamais plus de deux. Là elle les alaite deux ou trois jours, puis elle les transporte, comme les chattes font leurs petits, dans des creux d’arbres, où elles les nourrit, jusqu’à ce qu’ils soient en état de se pourvoir d’eux-mêmes. Le Père du Tertre écrit Acouty ; M. de Poinci Agouty.

ACQ.

☞ ACOUTREUR. s. m. Chez les Tireurs d’or, c’est l’ouvrier qui resserre & polit le trou du fer ou de la filière dans laquelle passe le trait, lorsqu’il s’agit de le tirer fin.


ACQS. Aquæ Augustæ, Aquæ Tarbellicæ, Tasta, Tarbellio, Vibio, ville épiscopale de Gascogne. Voyez Dax. C’est ainsi qu’on l’appelle communément.

AQUA CHE FAVELLA. C’est-à-dire, l’eau qui parle. Nom d’une Fontaine de la Calabre citérieure, au royaume de Naples. Thuria. Cette Fontaine est près de l’embouchure du Crate & des ruines qu’on appelle Sibari ruinata, c’est-à-dire, les ruines de l’ancienne Sybaris, cette ville voluptueuse, & renommée surtout pour l’appareil de ses festins, & qui fut détruite par les Croroniates. Le nom de cette Fontaine vient peut-être de ce que l’on crut que ce fut de cette fontaine que sortit l’Oracle, qui prédit la destruction des Sybarites, & qu’Etienne de Bysance a rapporté.

ACQUA-PENDENTE. Ville de l’Etat Ecclésiastique, en Italie. Aquæ Tarinæ. Elle est dans l’Orviétan, sur la rivière de Paglia, à l’occident d’Orviète. La multitude des eaux qui descendent de son territoire lui a fait donner ce nom.

ACQUARIA. Ville du duché de Modène, en Italie. Aquarium. Elle est à quelques lieues au midi de Modène, & est célèbre par les eaux minérales.

ACQUA SPARTA. Ville de l’Ombrie, province de l’Etat Ecclésiastique, Aqua Sparta. elle est à une lieue ou deux au nord d’Amelia.

ACQUA VIVA. Ville autrefois, maintenant village du royaume de Naples. Aqua Viva. Il est dans le comté de Molise, aux confins de l’Abruzze & de la terre de Labour.

ACQUERAUX. s. m. pl. Instrumens dont on se servoit autrefois pour jeter des pierres.

ACQUÉREUR. s. m. Emptor, partor. Il ne se dit que de celui qui acquiert des biens immeubles. C’est celui qui a acheté, échangé, prescrit ou reçu en payement un immeuble, ou bien à qui quelque chose est échu à quelque titre que ce soit, comme de donation, de legs, ou autrement. C’est celui qui a acquis une chose par un titre translatif de propriété. L’acquéreur évincé a recours contre son vendeur pour la restitution du prix de la chose. Quand l’acquéreur paye de ses deniers les créanciers de son vendeur, il n’est pas nécessaire de stipuler la subrogation, elle se fait de plein droit. L’acquéreur ne peut ôter les armes de l’Eglise dont le vendeur est fondateur. Un acquéreur de bonne foi (celui qui a acquis quelque chose de celui qui n’en étoit pas le propriétaire, mais qu’il croyoit tel) prescrit par la possession de 10 ans entre présens, & de 20 ans entre absens. L’acquéreur de mauvaise foi ne peut prescrire que par trente ans. On appelle ainsi celui qui a acquis de quelqu’un qu’il savoit n’être pas propriétaire. On dit au Palais, un tiers acquéreur, en parlant de celui qui a acquis un héritage hypothéqué à des créanciers privilégiés, ou qui prétendent avoir droit de le déposséder, quoiqu’il ne soit pas leur débiteur personnel.

ACQUÉRIR. v. a. Se procurer un titre qui donne droit de jouir d’une chose, ou en propriété ou en usufruit. Acquirere, consequi, comparare. On conjugue, j’acquiers, tu acquiers, il acquiert, nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent ; j’acquérois ; j’acquis, j’ai acquis, au futur, j’acquerrai, tu acquerras, il acquerra : au subjonctif, qu’il acquière, j’acquerrois, que j’acquisse. Corn. Le moyen d’acquérir le plus commun, de le plus naturel, c’est la cession, & le transport de la chose, par la personne à qui elle appartient. Il y a dans le Droit plusieurs titres qui expliquent les divers moyens légitimes d’acquérir. Les uns sont de Droit naturel, qu’on appelle Droit des gens, tels que sont l’occupation, la cession, la perception des fruits, & la tradition. Les autres sont de Droit civil, comme la donation, la prescription, le legs, les fidei-commis,