Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
398
ANU — AOR

qui le refusoient, il leur coupoit la main droite & la jetoit dans la rivière. Ils soutiennent que cela se confirme par les armes d’Anvers, qui sont un château & trois mains. C’est une fable. D’autres disent qu’Antwerpen signifie une levée avancée, & que c’est l’ancienne porte triangulaire de la ville avancée sur l’Escaut qui lui a donné son nom ; que c’est aussi cette porte qui se voit dans ses armes ; & que pour les mains ce sont des armes parlantes, ajoutées à cause du mot hantd, qui signifie main. Chiflet, dans son Natale solum legum & Salicarum, p. 109, penche à croire que l’Anhunerbo dont ces lois parlent, est Anvers. Il voudroit cependant bien pouvoir changer une lettre, & lire Auhunerho. Il croit cependant, sans rien changer, en pouvoir tirer le nom d’Anvers. Car, dit-il, repa, ou verpa, sont la même chose en gaulois qu’en latin ripa, c’est-à-dire, rive, rivage. Ainsi, un lieu où les vaisseaux venoient aborder, a dû, selon lui, s’appeler Anderepus, & Andwerpus, ou Andowerpis, comme on trouve en effet qu’Anvers s’appelle dans les anciens Diplomes, & dans les vies des Saints.

Anvers, est sur l’Escaut, & capitale du marquisat du S. Empire. Elle est à 17 lieues de la mer dans le Brabant, sur les confins de la Flandre. Elle a un évêché suffragant de Malines. La citadelle d’Anvers a été bâtie par le Duc d’Albe, & réparée par le Duc de Parme. Il y a plusieurs belles éditions d’Anvers, sur-tout du fameux Plantin. La Polyglotte de Philippe II, le S. Augustin des Docteurs de Louvain, sont imprimés à Anvers. Les Jésuites d’Anvers travaillent depuis plus de soixante ans à un recueil critique de toutes les vies des Saints, sous le titre d’Acta Sanctorum. Il y en a déjà 24 tomes in-fol. & ils n’ont fait encore que les six premiers mois. Pour citer cet ouvrage, on dit souvent les Jésuites d’Anvers. La longitude d’Anvers est 24d, 41′, & sa latitude 51d, 16′. Mais, selon les Tables astronomiques de M. de la Hire, sa longitude est 21d, 59′, 3″, sa latitude, 51d 10′, 0″. L’élévation du pôle à Anvers, est de 51, 13′, 39″. Cassini.

Le quartier d’Anvers. Ditio Antuerpiensis. Partie du Brabant espagnol, borné au nord par le Brabant hollandois, qui, avec l’évêché de Liége, le borne aussi au levant. Il a le quartier de Louvain & celui de Bruxelles au midi, & la Flandre au couchant.

ANUIT. adv. Aujourd’hui. Hodiè. Vieux mot, qui vient de l’ancien usage des Allemands, & des Gaulois, qui comptoient le temps par nuits, & non point par jours. Le P. Sirmond soutient que ce mot a été fait de hâc nocte. Ménage prétend au contraire qu’il a été formé de en, & de huy, qui veut dire, au jour de huy. Les paysans disent encore anuit, pour aujourd’hui.

ANUITER, S’ANUITER. v. récip. Per noctem iter facere. Qui ne se dit qu’avec le pronom personnel. Se mettre en chemin la nuit, voyager de nuit. Ceux qui s’anuitent se mettent en danger d’être volés, ou de s’égarer dans les bois, dans les montagnes. Ce mot vieillit fort.

☞ ANURODGBURRO. Ville d’Asie, au royaume de Ceylan, dans les parties septentrionales du royaume de Candi, à plus de 30 lieues de la ville de Conde, du côté du nord.

ANUS. s. m. Terme d’Anatomie. C’est l’orifice du fondement. Anus. Les fistules à l’anus sont difficiles à guérir. Les Philistins renvoyerent des anus d’or avec l’Arche, pour être guéris d’une maladie qui les affligeoit à l’anus.

Anus, en termes de Botanique, est l’orifice postérieur d’une fleur monopétale. M. Vaillant est le premier qui ait employé ce mot.

☞ ANWEILER, ou ANWEIL. Anvelia. Ville de France, dans la basse Alsace, & non dans le Palatinat du Rhin, comme le dit Corneille, après Maty, sur la Queich, au-dessus de Landau. Cette ville que les Comtes Palatins du Rhin possédoient à titre d’Engagistes, & non parce qu’elle étoit une partie du Palatinat, a été cédée à la France par le traité de Westphalie.

ANX.

ANXIÉTÉ. s. f. Peine, tourment, embarras, travail, grande inquiétude d’esprit. Anxietas, sollicitudo. On ne le dit qu’en Morale, pour expliquer cette passion de l’ame qui vient du trouble où elle se trouve, quand elle est menacée, ou attaquée par des maux violens & accablans. Quoiqu’on augure assez bien de ce mot, il y a de bons Auteurs qui ne s’en veulent point servir ; les uns le regardant comme un vieux mot, & les autres comme un mot qui n’est point encore établi. Il n’a d’usage que dans le style soutenu. Il se trouve dans Nicod.

☞ Il est employé en Médecine pour désigner cette agitation excessive, qui fait que dans les maladies aiguës un malade change continuellement de place, & se tourmente pour trouver une posture favorable.

ANZ.

☞ ANZALE. Royaume d’Afrique, dans la Cafrerie. Il s’étend le long d’une rivière qui se rend dans l’océan. Ce royaume, dont parle Corneille, ne se trouve point sur les Cartes.

ANZERMA. Sainte Anne d’Anzerma. Ville de la province de Terre ferme, dans l’Amérique méridionale. Anzerma. Elle est sur la rivière de Cauca, entre la ville de Popayan & celle de Santa-Fé d’Antiochia, capitale d’une province de même nom.

ANZICAIN. Voyez Ansicain.

ANZIO, ANZO. ancienne ville d’Italie. Antium. C’étoit une ville des Volsques, près du cap Anzia, au midi de Vélitri, dans la Campagne de Rome. Elle avoit un temple célébre de la Fortune, sous la protection de laquelle elle étoit. Horace nous l’apprend dans l’Ode 35 de son premier livre. O Diva gratum quæ regis Antium. On n’en voit plus que les ruines. Les Sarrazins l’ont détruite.

ANZUQUI, ou ANZUQUIAMA. Ville de l’île de Niphon, Anzuquium. Elle est sur la côte orientale du golfe de Méaco.

ANZY. Anzy-le-Duc. Bourg du Duché de Bourgogne. Anziacum. Il est sur la Recouse, à une lieue de Sémur.

AOC.

AOCHARA. Bourg du Royaume d’Alger, en Afrique. Aochara. Il est dans la province de Tenez, entre la ville de ce nom, & celle de Serselly, ou Sercelles.

☞ AOMBRER. Vieux mot. Couvrir de son ombre. Adumbrare, obumbrare.

AON.

AONIDES. s. f. pl. Surnom des Muses, qui est tiré des montagnes de Béotie, appelées les Monts Aoniens, d’où cette province elle-même est souvent nommée Aonie. Les Muses étoient particulièrement honorées sur ces montagnes.

AONIE. Aonia. La partie de la Béotie, où il y avoit des montagnes. Quelques Auteurs disent, que d’abord toute la Béotie fut appelée Aonie ; d’autres prétendent qu’elle n’est appelée ainsi que par les Poëtes, qui par synecdoche prennent souvent la partie pour le tout.

AONIEN, ENNE. adj. Aonius. Qui est d’Aonie. Quand il se dit des Dieux, il signifie, qui est honoré dans l’Aonie ; qui a des lieux qui lui sont consacrés dans l’Aonie, & où les poëtes disent qu’il réside, comme les Muses Aoniennes, qui sont aussi appelées quelquefois Aonides. Aonides Musæ.

On prétend que ces noms viennent d’Aon, fils de Neptune, qui chassé de l’Apouille par les siens, vint s’établir en Béotie, & y donna son nom aux montagnes où il se plaça, & aux peuples qui les habitoient.

AOR.

AORANT. part. act. Suppliant, désirant, souhaitant,