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CAI

dans l’Île Espagnole, entre Cubao & la rivière de Jacqua.

CAJAHARA. s. f. Plante des Indes qui s’attache aux arbres comme le lierre. Les Indiens la broient & l’appliquent sur les fractures. Dict. de James.

☞ CAJAM ou CAJAON. Ville de l’Ile de Java, à cinq lieues de Tubaon. Elle a son Roi particulier.

☞ CAJAN. s. m. Arbre des Indes, d’une grandeur médiocre, dont les feuilles sont rondes, attachées trois à trois, comme les feuilles du tréfle : il est vert en tout temps : ses fleurs répandent une odeur agréable. Il porte degousses qui contiennent quatre pois rougeâtres, qui sont bons à manger. Ses feuilles en aposème arrêtent le flux immodéré des hémorroïdes. Broyées avec le poivre, elles nettoient les gencives & calment le mal de dents. Sa graine bouillie dans de l’eau de riz, & convertie en liniment avec du beurre, est un bon remède pour les lassitudes douloureuses aux jointures ; on en fait aussi une liqueur convenable dans la petite vérole. Dict. de James.

CAJAN ou CAIAN. Voyez Caianien.

☞ CAJANEBOURG. Ville forte de Suède, en Bothnie, dans la Cajanie, sur les frontières de la Laponie.

CAÏANIDES. s. m. C’est le nom de la seconde Dynastie des Rois de Perse. D’Herb. Les Caïanides sont proprement ceux que les Grecs ont reconnu pour Rois de Perse. Id. Le même Auteur di Caïanien, ou Caïanides. Dara, le dernier des Caïaniens ou Caïanides, fut défait par Etkander Roumi, c’est-à-dire, Alexandre le Grand. Id.

☞ CAJANIE. Partie de la Bothnie, dans la Finlande, c’est, à proprement parler, la partie orientale de la Bothnie.

CAIANIEN, ou CAINITE. Caianus. Quelques-uns disent aussi Caian & Caien. Noms d’anciens Hérétiques, qui ont été ainsi appelés de Caïn, qu’ils regardoient comme leur pere. C’étoit une branche de Gnostiques, qui soutenoient des erreurs monstrueuses. Ils prétendoient que Caïn, & même Esaii, Lot, & ceux de Sodome, étoient nés d’une vertu céleste très-puissante, & qu’Abel au contraire étoit né d’une vertu bien moins puissante. Ils associoient à Caïn, & aux autres du même ordre, Judas qui avoit eu, selon eux, une grande connoissance de toutes choses ; & ils avoient une si grande vénération pour lui, qu’ils avoient un ouvrage sous son nom, intitulé l’Evangile de Judas. Ils avoient plusieurs autres livres abominables, & qui leur servoient de prétexte pour se jeter dans toutes sortes de débauches & d’impuretés. Saint Epiphane a rapporté & réfuté en même temps leurs erreurs, hær. 38.

CAJANTE, qu’on nomme aussi Plumette. s. f. Sorte d’étoffe qui se fabrique à Lille & dans quelques autres endroits des Pays-bas.

☞ CAJAZZO, CAJATA ou CALATIA. Ville d’Italie, au Royaume de Naples, dans la province de Labour, avec un Evêché suffragant de Capoue.

CAIC, CAIQ, CAIQUE, & KAIC. s. m. Terme de Marine. Esquif destiné au service d’une Galère. Scapha, cymba. Caïc est aussi une petite barque, dont les Cosaques se servent pour naviger sur la mer Noire. Cosacorum cymba. Ils mettent sur les caïcs quarante ou cinquante hommes d’équipage, & ils vont ainsi en course : ces petits bâtimens sont tout couverts de peaux de bêtes.

CAIEN. Voyez CAIANIEN.

CAIENNE ou CAYENNE, & non pas CAJENE, & moins encore CAJANE, ni même CAYANE. Caianus. Fleuve de l’Amérique qui prend sa source dans les montagnes de la Guaïane, traverse toute la Caribane du midi au septentrion, & se décharge dans la mer du Nord.

Caienne. Caiena. Île qui est à l’embouchure du fleuve dont on vient de parler, & qui pour cela porte le même nom. La Caïenne a dix-huit lieues à peu près de circuit. Elle est aux François, qui s’y établirent en 1635, & y bâtirent le Fort Louis. En 1654, les François l’abandonnerent, & les Anglois s’y logerent. En 1664, de la Barre y rétablit les François, que les Hollandois obligerent encore d’en sortir en 1676, mais au commencement de l’année suivante M. d’Estrées la reprit. Voyez Biet, Voyage de la Terre Equinoxiale, Liv. I, ch. 17. & Liv. III, ch. 5, 13 & 14, & de la Barre, Descript. de la Guiane. La Caïenne est au 4e d. 45’ de latitude septentrionale.

CAJEPUT. s. m. Cajeputi oleum. Huile aromatique qu’on apporte des Indes Orientales dans quelques contrées de l’Europe. Hoffman en a fait mention dans ses Observations Physico-Chimiques, Lib. I, Obs. IV. mais il n’a point dit de quelle plante on la tiroit.

CAIER. Voyez CAHIER.

CAIETE. s. f. Nourrice d’Enée, suivit ce Prince dans ses voyages, & mourut en arrivant en Italie. Enée lui éleva un tombeau sur la côte de la grande Hespèrie, dans l’endroit où est aujourd’hui Gaeta, en Latin Caieta, qui a pris son nom de la nourrice.

CAIÈTE. Caieta. Ancien nom d’une ville du Royaume de Naples, qu’on nomme aujourd’hui Gaete. Voyez ce nom. Caiète n’est bon qu’en traduisant Virgile, qui en parle, ou quelque autre Ancien.

CAIES. Voyez Cayes.

CAÏEU, s. m. Terme de Botanique & de Fleuriste. On appelle Caïeu, ou Caïeux, les petits oignons qui naissent aux côtés des vieux oignons de la tulipe, de la jacinte, du narcisse, ☞ & autres oignons qui portent fleur. Ils sont comme les boutons des plantes bulbeuses. Bulbus minor adjacens majori, bulbulus, adnata, adnascentia. Chaque caïeu est comme un petit œuf que l’on d&tache de la maîtresse racine, & que l’on plante séparément, lorsqu’il a acquis une certaine grosseur. J’ai beaucoup de caïeux de tulipes. Les caïeux de tubéreuses ne réussissent point dans les pays tempérés. Ce mot Caïeu ne s’emploie que parmi les Fleuriste. Liger. Ce qu’on appelle une gousse d’ail, est proprement un caïeu de la racine de l’ail.

Les Caïeux d’Anémones s’appellent pattes, & ceux de Renoncules, griffes. Les Caïeux ne dégénerent point.

Caïeu se dit aussi de la fleur qui vient d’un Caïeu. Cette tulipe est un caïeu de deux ans.

☞ CAJEUSAC. Petite ville de France dans l’Albigeois, à trois lieues d’Albi.

☞ CAIFUNS. Ville d’Asie dans la Chine & dans la province de Honang dont elle est la capitale.

CAILLE, s. f. Oiseau de plumage grivelé, qui se tient dans les bleds. Cortunix. M. Huet prétend que cet oiseau a pris son som de ce que les couleurs de son plumage représentent des écailles. C’est un oiseau de passage assez petit, & bon à manger. Il est de chaude complexion, d’où l’on a fait le proverbe, chaud comme une caille. On dit que les cailles mangent de l’ellébore, & de la ciguë, sans en être empoisonnées. S. Basile en rapporte la raison, & dit que ces oiseaux ayant les conduits de la gorge fort étroits, les alimens qu’ils prennent ne peuvent descendre que lentement, & qu’ainsi ils se trouvent notablement altérés, avant qu’ils soient dans l’estomac. Willoughby dit que la chair des cailles, est bonne contre la jaunisse, & leur sang souverain contre la dyssenterie. Servius, III. Æneid dit qu’Astérie fut changée en caille. De Rochef. Les cailles d’Italie mangent une sorte de graine qui ôte la délicatesse du goût, & rend leur chair tilleuse. Id.

Ménage, après Scaliger, croit que ce nom lui a été donné à cause de son chant, qui semble en prononcer la première syllabe. Ce mot vient apparemment de l’Italien Quaglia, qui s’est formé, aussi-bien que celui-ci, de Quaquila ou Quis-