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partie qui soutient & enveloppe tout à la fois quelques autres fleurs, comme dans la rose : ainsi l’on dit qu’un calice devient fruit, abit in fructum, lorsque ce fruit naît de cette partie extérieure qui couvre ou qui soutient simplement la fleur, ou la couvre & la soutient tout à la fois. La couleur verte n’est pas essentielle au calice, puisqu’il y a certaines fleurs dont les calices sont colorés, & quelquefois plus vivement que les pétales mêmes des fleurs qu’elles soutiennent, comme dans l’ellébore. On observe que le calice de plusieurs fleurs tombe presque aussi-tôt qu’elles s’épanouissent, calix deciduus, pendant que d’autres calices subsistent long-temps après la chute des parties de leurs fleurs, calix subsistens. Dans d’autres fleurs le calice est uni si étroitement aux parties de la fleur, qu’elle ne sauroit s’en séparer ; & enfin il y a des fruits auxquels la fleur sert de calice, comme dans le blé noir, & auxquels la fleur est étroitement collée, comme dans la plante appelée cabaret. Certaines espèces de mauves ont double calice, les plantes ombellifères n’ont que quelques dentelures pour calice, & la partie postérieure de ce calice est le jeune fruit. Dans la plûpart des plantes bulbeuses, le calice est une membrane très-fine qui enveloppe toute la fleur, & qui se déchire et se dessêche lorsque la fleur grossit, comme dans les Narcisses. On dit un calice commun à plusieurs fleurs : un calice propre à chaque fleur, lorsqu’un calice renferme plusieurs fleurs qui ont chacune leur calice particulier ; tels sont les calices de toutes les plantes à fleurons, comme le chardon, l’ambrette, &c. Les enveloppes de fruits ne sont pas appelées calices, il n’y en a que certaines qui aient pris ce nom en François, à cause de leur figure : tel est le fruit du chêne, qui est compose d’une calotte qu’on nomme communément calice, en Latin cupula, & d’un gland qui n’y est renfermé qu’en partie dans sa maturité, au lieu qu’il y est entièrement contenu dans le temps qu’il n’est qu’embryon. L’usage du calice est de garantir des injures de l’air les parties les plus délicates de toute la plante, & la plus nécessaire pour la multiplication de l’espèce. La nature est industrieuse dans les divers moyens dont elle se sert pour n’exposer de jeunes embryons, que lorsqu’ils sont en partie en état de résister aux impressions fâcheuses des saisons. Rien n’est plus beau que l’examen de toutes ces précautions, & rien ne prouve davantage que tout cet appareil de pièces d’écailles & de feuillages dont sont garnies les fleurs & les fruits, n’est pas inutile, & que le nombre de tant de parties n’est pas multiplié sans nécessité. Le safran n’a point de calice, & sa fleur sort même de la terre avant les feuilles.

☞ La forme des calices varie beaucoup : les uns sont orbiculaires, d’autres cylindriques, & pour en donner une expression abrégée, on les compare à une calotte, à un godet, à une soucoupe, & il y en a de lisses, de velus, de raboteux, d’écailleux, dont les échancrures sont cannelées ou dentelées, ou laciniées ; ce qu’on exprime par ces termes, orbiculatus, globosus, cylindricus, squammosus, striatus, simbriatus, crenatus, dematus, laciniatus &c.

☞ Linnæus en distingue sept espèces.

☞ 1°. Perianthium, le calice proprement dit, ou l’espèce la plus commune de calice. Il est souvent composé de plusieurs pièces ; ou s’il est d’une seule pièce, il se divise en plusieurs découpures, & il n’enveloppe pas toujours la fleur toute entière.

2°. Involucrum, l’enveloppe qui est un calice commun à plusieurs fleurs, lesquelles ont quelquefois de plus leur calice ou perianthium particulier. Cette enveloppe est composée de plusieurs pièces disposées en rayons, & quelquefois colorées : ceci convient aux fleurs à fleurons, demi-fleurons & radiées.

☞ Linnæus en distingue deux sortes ; involucrum universale, c’est-à-dire, le calice commun qui se trouve à la base des premiers rayons ombellifères ; & involucrum partiale, qui se trouve au bas des ombels particuliers.

☞ 3°. Spata. Le voile. Il enveloppe une ou plusieurs fleurs qui sont ordinairement dépourvues de calice ou perianthium propre. Le voile qui s’observe principalement sur plusieurs liliacées, consiste en une ou deux membranes attachées à la tige. Il y en a de différente figure & consistance.

☞ 4°. Gluma. La balle. Ce terme est consacré à la famille des graminées, & cette espèce de calice est composée de deux ou trois écailles qui font creusées en cuilleron, & membraneuses, de sorte qu’elles sont transparentes, sur-tout à leurs bords.

☞ 5°. Amentum ou julus, le chaton qui est ordinairement formé d’écailles attachées à un filet commun ; & ces écailles servent de calice à des fleurs mâles & à des fleurs femelles.

☞ 6°. Calyptra, la coiffe. C’est une enveloppe membraneuse, souvent conique, qui couvre les parties de fructification. Elle se trouve ordinairement aux sommités de plusieurs mousses. Tournefort emploie ce terme dans une signification plus étendue que Linnæus.

☞ 7°. Volva, la bourse. C’est une enveloppe épaisse, qui d’abord renferme certaines plantes de la famille des champignons. Elle s’ouvre ensuite par le haut pour laisser sortir le corps de la plante.

☞ Les Jardiniers appliquent quelquefois aux pétales le nom de calice, comme quand ils disent qu’une tulipe a un beau calice, c’est-à-dire, que les pétales forment comme la coupe d’un calice.

☞ Linnæus nomme calix auctus, celui que Vaillant a nommé caliculatus ; c’est-à-dire celui où la partie extérieure du calice est entourée de feuilles, comme au Bidens. Du Hamel.

☞ CALICUT ou CALECUT. Ville & Royaume sur la côte de Malabar, dans la presqu’ile de l’Inde, au deçà du Golfe de Bengale. Cette ville étoit autrefois le séjour du Zamorin, ou Roi de Calicut ; mais il n’y demeure plus, & il y a mis un Rajador ou Gouverneur, qui loge dans le palais.

☞ CALIDUCS. s. m. pl. Canaux dont se servoient les anciens pour porter de la chaleur aux parties de leurs maisons les plus éloignées. Ils étoient disposés le long des murailles, & partoient d’un foyer ou fourneau commun qui leur fournissoit de la chaleur. Calidus, chaud ; duco, je conduis.

CALIETTE. s. f. Champignon jaune qui vient au pied du genièvre. Calieta, Paracelse cité par Jomes.

CALIFAT. s. m. Dignité de Calife chez les Sarrasins. Il n’y avoit d’abord qu’un seul Calife successeur de Mahomet ; mais le Califat fut bientôt divisé. Il s’éleva des Califes en Perse, en Egypte & en Afrique, qui s’emparèrent de l’autorité souveraine. D’Herbelot.

CALIFE, CALIPHE & KALIFE. s. m. La première dignité Ecclésiastique chez les Sarrasins. C’est le nom d’une dignité souveraine parmi les Mahométans, qui comprend un pouvoir absolu, & une autorité indépendante sur tout ce qui regarde la Religion & le gouvernement politique. D’Herbelot. Calipha, Caliphas, Cairi Princeps. Ce mot est Arabe, & signifie successeur & héritier ; car, en effet, Abubeker étoit successeur de Mahomet, & cette dignité étoit héréditaire. Ainsi le nom de Calife étoit affecté aux successeurs de Mahomet qui s’appeloient Califes de Syrie. Mais depuis il s’éleva divers Califes qui usurpèrent l’autorité souveraine en Perse, en Egypte & en Afrique. Pisafire, qui régnoit en 958, fut le dernier Calife de Syrie. Les Turcs s’en rendirent les maîtres, en sorte que le Calife n’étoit plus que souverain Pontife. La même chose est arrivée en Egypte, où l’on n’a laissé aux Califes que le titre de Grands Prêtres de Mahomet. Vatier dit qu’ils s’appeloient Vicaires de Dieu, & que les Soudans & les Rois Mahométans se prosternoient à leurs pieds pour les baiser ; d’où vieat que Vincent de Beauvais les