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CON

Léon X, de l’an 1517, & par un concordat que ces deux corps firent ensemble le 8 Juillet de la même année. Malgré les tentatives des conventuels, tout cela a été confirmé par un Décret de la Congrégation des Cardinaux, du 22 Mars 1631, & encore du 12 Avril de la même année. Il y avoit en Espagne parmi ces conventuels des particuliers, qui, ne se contentant pas des privilèges qui leur avoient été accordés, avoient en propre, des terres, des maisons & des revenus, les uns se disant conventuels, & les autres claustraux. Sous le règne des Rois Catholiques, Ferdinand & Isabelle, par les soins du Cardinal Ximénès, ces abus furent abolis, & l’on ôta aux conventuels presque toutes leurs maisons, & on les donna aux Observantins. On fit quelque chose d’à peu près semblable en France, en Allemagne & dans les Pays-Bas. Voyez le P. Hél. T. VII, C. 22. Dominic. de Gubernatis, Orbis Seraph. T. II, L. 9. Fortunatus Hospitel, Antiquioritas Franciscana. Gabriel Faber, speculum Francis. Religion.

Il y a des conventuels réformés. On en distingue deux Congrégations, l’une instituée en conséquence d’une Bulle de Léon ; mais qu’on ne sçait ni quand, ni comment elle fut établie. L’autre commença sous Sixte V, par le zèle & le soin d’Antoine Calascibare, de Bonaventure de Partane, de Martin de Tauromine & d’André de Novelle, Religieux conventuels. Sixte V confirma cette reforme par une Bulle de l’an 1587, voulant néanmoins qu’ils fussent toujours unis avec les conventuels, & qu’ils ne fissent qu’un même Corps sous un même Général & les mêmes Provinciaux ; que leur habit seroit d’une étoffe grossière & de couleur cendrée, le capuce en forme de grand camail, avec la rosette en rond, séparé de la tunique ; qu’ils iroient nuds piés, & qu’ils auroient le choix de porter des socques de bois ou des sandales de cuir. Urbain VIII les supprima, & les réunit aux conventuels. Ils se maintinrent néanmoins dans le royaume de Naples ; mais Clément IX ayant donné leur maison de Naples aux Déchaussés de S. Pierre d’Alcantara, ils aimèrent mieux passer chez eux, que chez les conventuels. Ainsi cette réforme qui ne s’étoit point étendue hors de l’Italie, n’y subsiste plus. Dominic. de Gubernatis, Orb. seraph. T. II, L. 9. P. Hélyot, T. VII, C. 23.

Les Grandmontains se sont aussi appelés conventuels. Voyez Collégiate.

CONVENTUELLEMENT. adv. ☞ en communauté, selon l’usage & les règles de la société religieuse. Ces Religieux vivent conventuellement. In societate. Conventuellement assemblés au son de la cloche. On dit plutôt capitulairement en ce cas. Vocati in confessum.

☞ CONVERGENCE. s. f. terme de Géométrie & de Dioptrique. En Géométrie, c’est l’état de deux lignes qui vont toujours en se rapprochant, de manière qu’étant prolongées, elles se rencontreroient. En Dioptrique, c’est de même. La disposition des rayons d’un corps lumineux, qui approchent tous les uns des autres jusqu’à ce qu’ils se réunissent en un point. Convergentia. La direction qu’avoient les rayons partis d’un seul point, lorsqu’ils ont rencontré un second milieu, c’est-à-dire, leur divergence, leur parallélisme ou leur convergence. Acad. des Sc. 1704. Hist. p. 77. Il faut, pour connoître le degré de la divergence ou de la convergence des rayons qui ont été rompus par une surface courbe connoître le degré de sa courbure. Ibid. & seq. Jamais les rayons d’un même point ne peuvent tomber convergens sur une surface que par accident, c’est-à-dire, à moins qu’ils n’aient été déjà rompus par une autre surface qui ait changé leur divergence naturelle en convergence. Ibid. p. 80 Donner une convergence plus forte, & faire avancer le foyer sur le rayon. Ib. p. 80.

☞ CONVERGENT, ENTE. adj. terme de Géométrie & de Dioptrique. C’est l’opposé de divergent. On le dit en Géométrie des lignes qui vont en se rapprochant continuellement, de façon qu’étant prolongées, elles se rencontreroient en quelque point. Et en Dioptrique on le dit des rayons de lumière qui ont souffert réfraction en passant dans un milieu plus dense que celui où ils étoient, en sorte qu’ils se rapprochent pour tendre à un même centre. Adunatus, convergens. Les verres convexes & omphaloptres rendent les rayons convergens ; les concaves les rendent divergens. Ceux-là s’approchent, & ceux-ci s’écartent de leur centre.

En quelque endroit que les rayons qui partent de tous les points de quelque objet, viennent à se rencontrer en tout autant de points après avoir été rendus convergens par réflexions ou par réfraction, ils feront-là une peinture de l’objet, sur quelque corps blanc qu’ils viennent à tomber. Newton. Opt. trad.

☞ Quelques Géomètres ont aussi fait mention d’une proportion, d’une série convergente. Ils appellent ainsi celle dont les termes vont toujours en diminuant.

CONVERGER, v. n. terme d’Optique, qui se dit des rayons qui après avoir été rompus, s’approchent les uns des autres, & vont se réunir dans un même point. Accedere ad se invicem ; & in unum punctum tendere, convergere. Les rayons homogènes qui venant de différents points d’un objet, tombent perpendiculairement ou presque perpendiculairement sur une surface plane ou sphérique, réfléchissante ou réfringente, divergent ensuite d’autant d’autres points ou bien deviennent parallèles à autant d’autres points, & cela avec une entière exactitude au sans aucune erreur sensible. Newton. Opt. trad. Le point d’où les rayons divergent ou auquel ils convergent, peut être appelé le foyer de ces rayons. Id. La lumière qui part de différens points de l’objet souffre de telles réfractions en passant par les tuniques, & les humeurs de l’œil, que convergeant elle se réunit en autant de points au fond l’œil, & y trace l’image de l’objet sur la rétine. Id. A pareilles incidences du bleu & du rouge sur la lentille, le bleu étoit plus rompu par la lentille que le rouge, de sorte qu’il convergeoit un pouce & demi plus près de la lentille, & par conséquent le bleu est plus réfrangible que le rouge. Id.

CONVERGÉ, ÉE. part. & adj. rassemblé en un même point en rapprochant. Adunatus, congregatus, a. La lumière qui faisoit l’extrémité violette de l’image, fut d’autant plus convergée, & rassemblée par une plus grande réfraction, que ne le fut la lumière qui composoit l’extrémité rouge. Newton. Opt. trad.

CONVERS, ERSE. adj. C’est un nom qu’on donne en plusieurs couvens aux Frères lais qui n’ont point d’Ordres, & qui ne chantent point au Chœur, mais qui servent en divers bas offices de la maison. Rei domesticæ in cœnobio administrator, administer, laïcus, conversus. Dans les premiers temps, & jusqu’au onzième siècle, on nomma Convers, conversi, c’est-à-dire, convertis, ceux qui embrassoient la vie monastique en âge de raison ; & ce nom les distinguoit de ceux que leurs parens y avoient engagés en les offrant à Dieu dès l’enfance, & que pour cela l’on nommoit oblats, oblati ; c’est-à-dire offerts. Dans le onzième siècle on commença à recevoir dans les Monastères des gens sans lettres, qui ne pouvoient devenir Clercs, & qui étoient uniquement destinés au travail corporel & aux œuvres extérieures, & on les nomma Frères lais ou convers. C’est ce qu’en dit le Père Mabillon, Sæc. VI, Bened. Præf. II, n. 11. Le même Auteur prétend au même endroit, n. 90, que Saint Jean Gualbert, Instituteur & premier Abbé de Vallombreuse, est aussi l’Instituteur des Frères convers, distingués par état des Moines du Chœur, qui dès-lors étoient Clercs ou propres à le devenir.

Il les reçut pour avoir soin du temporel de son