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COP

Copier (Se) se dit dans un sens défavorable. Un Peintre qui se copie, est un Peintre qui se répète, qui n’est pas varié dans ses attitudes, son ton, &c.

Copier signifie quelquefois, contrefaire les manières, les gestes d’une personne, pour la rendre ridicule. Aliquem imitando explodere, illudere. Il a un grand talent pour copier les autres.

Copié, ée. part. Imitando expressus, effictus.

COPIERE. s. m. c’est le nom que les Italiens donnent à l’Officier Porre-Barette.

COPIEUSEMENT. adv. d’une manière copieuse. Copiosè, abundanter, cumulatè. Les gens du Nord boivent copieusement. ☞ Voyez aux mots, Bien, Beaucoup, Abondamment, leur différence. Voyez aussi Copieux.

☞ COPIEUX, EUSE. adj. terme relatif à la quantité, quand il s’agit des fonctions animales. Selle, évacuation copieuse. On le trouve quelquefois appliqué aux langues. La langue grecque est plus copieuse que la latine. Mais il paroît déplacé. Copiosus.

Copieux signifie aussi, en vieux style, imitateur, celui qui contrefait les gestes, & les manières d’autrui pour les tourner en ridicule. Imitator. Les copieux de la Flèche en Anjou sont plusieurs fois cités dans les Contes de Bonaventure Despériers.

☞ COPIN, nom d’Hérésiarque. Copin & Quintin, chefs des Hérétiques, nommés Libertins, s’efforçoient de répandre leurs erreurs dans le Brabant & dans la Hollande, vers l’an 1525. Voyez Libertins.

COPISTE. s. m. celui qui copie. Librarius. Les derniers Clercs des Procureurs sont les Copistes.

Copiste. Commis qui copie dans un Bureau sous les ordres d’un Directeur ; celui qui met au net les comptes, les états, & autres expéditions qui concernent son Bureau ; c’est proprement ce qu’on appelle Commis aux écritures.

Copiste se dit aussi des Peintres, des Dessinateurs, des Architectes, des Auteurs qui ne font rien qu’imiter les autres, & qui ne font rien de leur propre invention, qui ne travaillent point de génie. Picturæ, tabulæ imitator. Ce n’est qu’un Peintre copiste.

☞ En Littérature, il est souvent synonime à plagiaire.

Copiste, Officier de Comédiens qui a soin de garder les originaux des pièces pour copier les rôles, & les distribuer aux Acteurs. Librarius. C’est lui qui assiste aux représentations, qui se met à une des aîles du théâtre, & releve l’Acteur s’il tombe en quelque faute de mémoire. Théat. Franc.

COPONIA. s. f. nom propre d’une famille Romaine. Coponia gens. La famille Coponia étoit originaire de Tibur ou Tivoli. Elle n’étoit pas ancienne. Le premier Citoyen Romain de cette famille fut T. Coponius, grand-pere des deux Coponius, Titus & Caïus, qui vivoient du temps de Cicéron, & dont il parle, aussi-bien que de leur aïeul, dans son Oraison pour Cornelius Balbus, n. 53. La famille Coponia porte sur ses médailles une massue avec une peau de lion & un arc, parce qu’elle étoit de Tivoli, qui étoit consacré à Hercule. C’est la pensée de M. Patin, p. 82.

☞ COPOSIE, ville de l’Empire Russien, dans l’Ingrie, à l’embouchure d’une petite rivière qui porte le même nom. Long. 47° 25′, Lat. 59° 36′.

COPOU. s. m. terme de relation. C’est une espèce de toile la plus estimée qui soit à la Chine, & qui se nomme Copou, parce qu’elle est faite d’une herbe que les gens du pays appellent Co, qui se trouve dans la province de Fokien. P. le Comte.

COPOVICH-OCCASSOU. s. m. c’est un arbre dont parle Laët, qui croît dans les Indes Occidentales. Ses feuilles ressemblent à celles du poirier, & son fruit que l’on appelle oumery, est comme une grosse poire, & l’on en fait grand cas lorsqu’il a atteint sa maturité. Ray, Hist. Plant.

COPPA. s. m. c’est le nom d’un caractère grec, figuré chez les Anciens comme un P retourné, c’est-à-dire, comme le Q des Latins. Les Grecs postérieurs l’ont marqué comme un G. Le nombre qu’il signifioit dans les chiffres croit 90.

COPPATIAS. s. m. Coppatias equus. On appeloit ainsi un cheval qui étoit marqué d’un coppa. Car on avoit coûtume de les marquer tous ou du coppa où du sigma. Voyez Coppa.

COPRENEUR. s. m. celui qui prend avec un autre des terres, une maison, des droits, des rente &c. à loyer ou à ferme.

COPRONYME, s. m. surnom d’homme. Copronymus C’est le surnom que l’on donne à Constantin VIe du nom, Empereur de Constantinople, fils de Léon l’Isaurque, & Iconoclaste comme lui. Constantin Copronyme fut couronné en 720, commença à regner seul après la mort de son père en 742, & mourut en 775.

Ce nom est grec, & composé de κόπρος, stercus, ὄνομα, nomen. Cet Empereur fut ainsi surnommé, parce que dans la cérémonie de son Baptême lorsqu’on fit les immersions, il salit les sacrés fonts, de son ordure. Voyez Cédrénus, Zonaras, & Maimbourg dans son Histoire des Iconoclastes.

COPROPRIÉTAIRE. s. m. & f. qui possède par indivis une maison, une terre, une Seigneurie, ou autre immeuble. Qui cum altero vel cum pluribus alicujus rei proprietarius est. C’est ainsi que s’expliquent les Jurisconsultes. Un bail d’une terre ainsi possédée n’est point valable s’il n’est fait par tous les copropriétaires ou en leur nom.

COPTE. Voyez Cophte.

COPTER, v. a. faire battre le barrant de la cloche seulement d’un côté. Pulsare alternum latus æris campani. Copter une cloche.

COPTIQUE, Voyez Cophtique.

COPULATIF, IVE. adj. qui joint, qui lie ensemble. Copulativus. Il ne se dit guère qu’au féminin & en Grammaire des particules qui lient le discours. Et est une conjonction copulative.

COPULATION. s. f. vieux mot, jonction du mâle avec la femelle pour la génération. Coïtus, coïtio. On y ajoûte ordinairement charnelle. ☞ Il n’est guère d’usage que dans les procédures de l’Officialité, & il se joint ordinairement avec l’épithète charnelle. La Copulation charnelle, hors le mariage, est défendue.

M. Ménage s’en est servi même dans son Histoire de Sablé, L. III. C. 16. p. 89, ouvrage sérieux. Avant le Concile de Trente, dit-il, la copulation illicite faisoit parenté jusqu’au septième degré, réduit par ce Concile au second.

COPULE. s. f. terme de Logique, c’est la partie d’une proposition qui joint l’attribut au sujet, ou le sujet & l’attribut ensemble. C’est le verbe Etre qui fait la copule dans toutes les propositions. Dieu est infiniment bon ; l’ame est immortelle. Les sujets sont Dieu, l’ame : les attributs bon, immortel : & la copule, le verbe est ; mais dans une proposition négative, la copule joint-elle le sujet & l’attribut ? Oui, parce qu’on la réduit à une proposition affirmative, en mettant la négation devant l’attribut, par exemple : la Religion n’est pas douteuse, elle est invinciblement démontrée ; l’Athée & le Déiste ne sont pas excusables. L’Athée & le Déiste sont non excusables.

☞ Quelquefois la copule & l’attribut sont renfermés dans un seul mot, mais il est aisé de les séparer, Pierre aime, pierre est aimant. C’est la même chose si la proposition est renfermée dans un seul mot. Comme j’aime.

Copule, terme de droit, c’est l’union & la jonction de l’homme avec la femme. Copula, coïtus. En Juridiction tant Civile qu’Ecclésiastique, on n’appelle point autrement cette jonction que copule. Les Casuistes se servent aussi du terme de copule. Lorsqu’une fille n’a consenti à la copule que sous promesse de mariage, celui qui l’a faite, est obligé en conscience de l’épouser.