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CUB — CUC

res applicatives, dont on se sert en Angleterre, pour mesurer les longueurs.

☞ CUBITAL, ale. adj. Cubitalis, du mot latin cubitus, qui signifie le coude, partie du corps humain, & coudée, mesure d’un pied & demi. Le mot latin cubitalis se prend dans ces deux sens ; mais le françois cubital ne se dit que de ce qui appartient au coude. En anatomie, on dit muscle, nerf cubital, artère cubitale.

On appelle cubital externe, cubital interne, deux muscles du bras, dont le dernier est le premier des fléchisseurs, qui est placé le long de l’os cubitus, & qui est en-dedans du bras ; raisons pour lesquelles on lui a donné ces deux noms. Il prend son origine du condyle inférieur & interne de l’humérus, & couché le long de la partie inférieure de l’os du coude, il passe par-dessous le ligament annulaire, & va s’insérer par un gros tendon au petit os du carpe, qui est situé sur les autres. Le cubital externe est le premier des extenseurs. Son nom lui vient de ce qu’il est placé le long de l’os cubitus, & extérieurement. Il prend son origine de la partie postérieure du coude, passe sous le ligament annulaire, & va s’insérer à la partie supérieure & externe de l’os du métacarpe qui soutient le petit doigt. L’artère cubitale s’enfonce entre l’os du coude, & les parties supérieures des muscles pronateur, rond, sublime, palmaire & radial interne. Ensuite elle quitte l’os, & se glisse tout le long, entre le muscle sublime, & le muscle cubital interne jusqu’au poignet, pour aller gagner le ligament transversal interne, ou gros ligament du carpe. Dans ce trajet elle fait plusieurs rameaux en serpentant, & donne plusieurs branches. Winslow. Le nerf cubital naît de l’union de la septième paire cervicale & de la première paire dorsale. Il communique avec la racine intérieure du nerf médian. Id.

CUBITUS. s. m. Terme d’Anatomie. Cubitus. Ce mot est Latin, mais on l’a introduit dans la Langue Françoise : les Chirurgiens s’en servent en parlant & en écrivant. L’os cubitus est cet os de l’avant bras, long, irrégulièrement triangulaire, dont l’extrémité supérieure se termine par deux apophyses, dont l’une forme le coude. Cubitus.

CUBOÏDE. s. m. Terme d’Anatomie. Os du pied qui a la forme d’un cube. Cuboïdes. Ce mot est Grec, & vient de κύϐος, cubus, cube, & εἶδος, forme. Le cuboïde est carré, & a presque la figure d’un cube. Quelques-uns le nomment Multiforme. Il est situé au devant du calcaneum, auquel il est joint par une superficie inégale ; il s’articule encore avec le septième os du tarse ; & si on l’examine seul, on y trouve six faces comme à un dé. Dionis.

CUBOCUBIQUE. Terme d’Algèbre. C’est la neuvième puissance des nombres, ou un nombre multiplié huit fois par lui-même. Ainsi le nombre de 512 est un cubocubique, dont la racine est 2 multiplié huit fois.

CUBOSAMA. s. m. Nom de dignité au Japon. Général d’armée. Dux, Imperator. C’étoit autrefois la première dignité de l’Empire Japonois. Cubo veut dire Chef de Milice, & Sama signifie Seigneur. Un Cubosama avant usurpé l’empire sur le Daïro, lui laissa son nom & tous les dehors de la royauté, & retint le titre de Cubosama avec presque toute l’autorité royale.

CUC.

CUCA. voyez Coca, c’est la même chose.

CUCCICAPIGI. s. m. Terme de Relation. Portier du Serrail. Voyez CAPIGI.

CUCCINC IMBROORBASSI. s. m. Officier de la Maison du Grand-Seigneur, premier Ecuyer de ce Prince. Primus stabuli Magister apud Turcas. Le Cuccing Imbroorbassi, en l’absence de l’Imbroorbassi, c’est-à-dire, du Grand Ecuyer, commande la petite Ecurie, tant pour les chevaux de selle que pour les mulets, chameaux, & autres bêtes de voiture qui portent l’équipage de l’Empereur quand il est en campagne, & de même dans le Serrail. Il a soin encore de faire fournir les fourrages & munitions à ceux à qui il en est dû, pour leurs chevaux ou autres voitures.

CUCERON. s. m. Petit insecte qui se met dans les lentilles, les pois, les féveroles & autres légumes, excepté la fève blanche ou haricot, qui n’est sujet à aucune vermine ni insecte, pas même aux rats ni aux souris.

CUCI. s. m. Fruit des Indes Orientales dont parle Lémeiy après Pline & Linschot. Il est rond, oblong & d’une grosseur capable de remplir la main. Il est de couleur jaunâtre, & d’un goût doux & agréable, renfermant un gros noyau très-dur. Il croît à une espèce de palmier que ceux du pays nomment cuciofera.

CUCIOFERA. s. f. Plante qui est décrite par Théophraste, & qu’il dit être semblable au palmier par le tronc & par les feuilles : elle en est différente en ce que le palmier ne fait qu’un seul tronc, au lieu que la cuciofera, étant un peu élevée de terre, en fait deux, qui en font deux autres & produisent ensuite beaucoup de petites branches. Son fruit est assez gros pour remplir la main, rond, doux & de bon goût, sans être en grappe comme celui du palmier. Il est jaunâtre comme un coin, auquel il ressemble assez, excepté qu’il n’est pas cotonné & que sa chair est nerveuse. Son noyau est gros comme une noix, de forme quadrangulaire, large dessous, pointu au bout, de même couleur que les coquilles d’aveline, & couvert d’une autre plus grande coquille, qui est dure & velue, & de couleur rousse & noirâtre. Cuciofera palmæ facie ; palma cujus fructus cuci.

CUCUBALE. s. m. Cucubalus. Plante qui pousse plusieurs tiges de la hauteur de cinq ou six pieds, grêles, flexibles, rondes, nouées & rampantes, si elles ne sont soutenues par les arbres voisins ou par des perches. C’est pour cela qu’on l’appelle aussi la Paresseuse ou la Couchée. Il sort de chaque nœud deux feuilles opposées, semblables à celles de la marjolaine, mais plus grandes, & égalant celles de la pariétaire. Ses fleurs sortent d’une enveloppe ou follicule, & sont composées de cinq ou six feuilles blanches-verdâtres, disposées en œillet. Il leur succède des baies grosses comme celles du lierre, ordinairement ovales, vertes au commencement, puis noires & molles. Elles renferment des semences le plus souvent de la figure d’un petit rein, entassées ensemble, noires & luisantes. Cette plante croît aux pays chauds, comme en Espagne, en Italie & en Languedoc, aux lieux humides & ombrageux, contre les haies, dans les buissons & proche des fontaines. Elle est humectants, rafraîchissante & propre pour les pertes de sang. Lemery.

CUCUFAT. s. m. Nom d’homme. Cucuphas. La mémoire de S. Cucufat, que le vulgaire de France appelle en quelques endroits S. Couquenfat, en d’autres, S. Cougat, & encore autrement, a été célébrée par le Poëte Prudence, Peristeph. hymn. 4. v. 33. Il souffrit le martyre l’an 304. Baillet, ou vers l’an 300. Le Martyrologe d’Esternach le nomme Loquunfas & Cucubas ; celui de S. Vandrille Loquunfas & Quuoquofas ; celui de Corbie Logunfas & Cucufas ; & celui de Corbie une fois Cuentas, selon que l’a lu Florentinius. Au Martyrologe imprimé par Plantin en 1564, il est nommé Cuxupas dans l’éloge de Ste Eulalie. Son nom n’a pas moins de diversité en françois, selon la différence des lieux où on l’honore ; Cogat, Cougat, Couquefat, Couquenfat, Quiquenfat, Quiquesal, Guiquesat, Guiguefat, Guignefat, Guignefot, Guignefort, Gunefort, Gunifort, Gounifort, & même tout court Fort. Chastelain, au 15e de Février, p. 656.

☞ CUCUJO. s. m. Espèce d’Escarbot ou de Scarabée d’Amérique. Voyez Scarabée.

CUCULE. s. m. & f. C’étoit autrefois une espèce de cappe ou chappe de Voyageur, qu’on appeloit aussi coule, ou goule, ou gule, dont le nom a passé depuis