Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
170
ADADREMMON — ADAM

et dans les Mélanges d’archéologie orientale, in-8°, Paris, 1868, pi. vi, n° 28, texte p. 125-126, et fig. 24, texte p. 121, a reproduit un demi-ellipsoïde de calcédoine et un cylindre du Musée britannique, sur lesquels le dieu Hadad est représenté avec ses attributs. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., Paris, 1889, t. iii, p. 247 et 249. On croit également reconnaître le dieu Ramman, sur un bas-relief de Nimroud, dans le personnage figuré debout, le front orné d’une double paire de cornes, portant une hache d’une main, tenant de l’autre le faisceau trifide, dont les Grecs armèrent plus tard le bras de Jupiter, et qui représente la foudre. Cf. Vigouroux, ouv. cité, t. iv, p. 337, pi. 148, d’après Layard, Monuments of Nineveh, 1re série, pl. lxv.

Cependant quelques assyriologues donnent du mot qui nous occupe une explication différente. Fried. Delitzsch, Chaldäische Genesis, p. 269, dit que Ramanu ou Ram-manu signifie « exalté ». Wright regarde comme probable la lecture Hadar-Bammon, la première partie, Hadar, se retrouvant dans le nom de Ben-Hadar. Le sens du composé semble être alors : « Glorieux est le seul exalté. » Cf. Trochon, Les petits prophètes, Paris, 1883, p. 479.

Quoi qu’il en soit de la signification, le nom ne fut jamais attribué à Adonis. Il ne peut indiquer ici qu’une localité, ainsi appelée du dieu qu’on y adorait peut-être avant la conquête de Chanaan par les Hébreux, ou ainsi nommée, depuis la chute du royaume d’Israël, par quelques colons syriens ou assyriens, établis en cet endroit. Une pareille appellation n’est pas étonnante dans un pays où l’on rencontre assez fréquemment des noms de lieu rappelant le souvenir de quelque divinité, comme Baalgad, jos., xi, 17, Baalthamar, Jud., xx, 33, etc. Saint Jérôme, dans son Commentaire sur Zacharie, xil, 11, t. xxv, col. 1515, nous parle de cette « ville d’Adadremmon, Ροῶμος dans la version des Septante, qui se trouvait auprès de Jezraël, et de son temps s’appelait Maximianopolis, dans la plaine de Mageddon ». L’ancien nom a subsisté (comme celui de Bethsan, l’ancienne Scythopolis, dans Beisân), et s’est conservé dans Roummanéh, petit village situé à six kilomètres au sud de Ledjoun, l’ancienne Mageddo, et qui, réduit actuellement à une vingtaine de misérables habitations, ne renferme aucune trace d’antiquité, sauf quelques citernes pratiquées dans le roc et un puits. Cette identification, proposée par Van de Velde, « paraît très légitime, dit M. V. Guérin, et s’appuie non seulement sur le rapprochement, ou plutôt sur l’identité de l’hébreu Rimmôn et de l’arabe Roummanéh, mais encore sur le passage du prophète Zacharie, qui nous apprend que Hadad-Rimmon était voisine de Mageddo. » Description de la Palestine, Samarie, t. ii, p. 229.

Si maintenant nous voulons connaître le vrai sens du texte prophétique, nous le trouverons dans cette hypothèse, admise par la grande majorité des commentateurs, qu’il s’agit ici du deuil occasionné par la mort de Josias. IV Reg., xxiii, 29-30 ; II Par., xxxv, 20-25. Comme le roi d’Égypte Néchao marchait vers l’Euphrate pour s’emparer de la forteresse de Carchamis, point stratégique important, Josias vint l’arrêter et l’attaquer auprès de Mageddo, dans cette plaine d’Esdrelon, théâtre de tant de combats illustres dans l’histoire. Malgré les assurances pacifiques du pharaon, le roi de Juda persiste dans son entreprise belliqueuse ; mais ses troupes sont battues, lui-même tombe mortellement blessé par la flèche d’un archer égyptien, et son corps est ramené à Jérusalem. La mort du pieux roi répandit partout le deuil et la consternation. Avec lui le dernier soutien de la religion et du trône de Juda descendait dans les tombes de Sion. Les poètes de l’époque, et surtout Jérémie, le grand chantre de la douleur, composèrent des élégies, et le souvenir de ce cruel événement se conserva longtemps après la captivité. Nous lisons, en effet, dans le deuxième livre des Paralipomènes, xxxv, 25, d’après l’hébreu, que « tous les chanteurs et chanteuses parlent, dans leurs chants funèbres, de Josias jusqu’à ce jour, et c’est devenu une loi en Israël, et l’on trouve ce chant écrit dans les Lamentations », recueil qui malheureusement n’est pas parvenu jusqu’à nous.

Les détails que nous venons de donner suffisent pour répondre à la double objection ainsi formulée par Reuss : « Mais le deuil de Josias s’est fait à Jérusalem et non à Hadadrimmon, et il serait assez extraordinaire qu’un prophète contemporain de Darius, fils d’Hystaspe, ait choisi comme exemple d’un grand deuil un événement qui avait eu lieu tout un siècle auparavant. » Les Prophètes, t. i, p. 355. S’il est vrai, en effet, que le corps du roi fut ramené à Jérusalem, ne peut-on pas dire que les lamentations sur sa mort commencèrent à l’endroit même où il fut mortellement frappé ? ou bien le a deuil d’Adadremmon » ne signifie-t-il pas « deuil au sujet d’Adadremmon », ou de la calamité nationale qui s’y produisit (Baudissin) ? D’un autre côté, Zacharie, prédisant les lamentations causées par la mort du Messie, trouvait un terme frappant de comparaison dans celles qu’avait excitées la mort du pieux roi Josias, événement toujours présent à la mémoire du peuple.

ADAÏA, hébreu : ʿĂdâyâh, « Jéhovah orne. »

1. ADAÏA. Voir Hadaïa.

2. ADAÏA (Septante : Ἀδαΐ), fils d’Éthan et père de Zara, de la descendance de Gerson, premier fils de Lévi. I Par., vi, 41 (26). Ancêtre d’Asaph, célèbre chantre. Au v. 21, il est appelé Addo,

3. ADAÏA (Septante : Ἀδαΐα), de la tribu de Benjamin, et fils de Séméi. I Par., viii, 21.

4. ADAÏA (Septante : Ἀδαΐα ; Vulgate : Adaias, I Par., ix, 12), prêtre, fils de Jéroham, revint de la captivité de Babylone. I Par., ix, 12 ; II Esdr., xi, 12.

5. ADAÎA (Septante : Ἀδαΐας), prêtre, descendant de Bani, épousa une femme étrangère après le retour de la captivité. I Esdr., x, 29.

6. ADAÏA (Septante : Ἀδαΐα ; Vulgate : Adaias), descendant d’un autre Bani ; prit également une femme étrangère. I Esdr., x, 39.

7. ADAÏA (Septante : Ἀδαΐα), descendant de Juda par Phares. II Esdr., xi, 5.

8. ADAÏA (hébreu : ʿĂdâyâhû ; Septante : Ἀδία), père de Maasias, qui fut l’un des quatre chefs choisis par Joïada pour l’aider à rassembler les lévites et le peuple, et à faire reconnaître Joas, roi de Juda. II Par., xxiii, 1-7.

ADALI (hébreu : Ḥadlaï, « en repos ; » Septante : Ἐλδαΐ), de la tribu d’Ëphraïm, et père d’Amasa, un des principaux chefs de cette tribu, qui, à l’instigation du prophète Oded, demandèrent aux Israélites de relâcher leurs frères de Juda, faits prisonniers dans une bataille livrée contre Achaz. II Par., xxviii, 12.


ADALIA (hébreu : ʿĂdalyâ’; Septante : Βαρεά), cinquième fils d’Aman, attaché à la potence avec son père et ses frères sur l’ordre d’Assuérus, Esth., IX, 8.

1. ADAM (hébreu : ʾÂdâm ; Septante : Ἀδάμ.), le premier homme et le père du genre humain.

Première partie : histoire d’Adam

Adam est un nom générique qui s’applique à la femme aussi bien qu’à l’homme, parce qu’il désigne l’être humain en général. Gen., v, 2. Il est employé pour la première fois sans article, comme nom propre, dans Gen., iii, 17.