Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nec enim toleranda est eorum ratio, qui ex istis difficultatibus sese expediunt, id nimirum dare non dubitantes, inspirationem divinam ad res fidei morumque, nihil præterea, pertinere, eo quod falso arbitrentur, de veritate sententiarum quum agitur, non adeo exquirendum quænam dixerit Deus, ut non magis perpendatur quam ob causam ea dixerit. Etenim libri omnes atque integri, quos Ecclesia tamquam sacros et canonicos recipit, cum omnibus suis partibus, Spiritu Sancto dictante, conscripti sunt ; tantum vero abest ut divinæ inspirationi error ullus subesse possit, ut ea per se ipsa, non modo errorem excludat omnem, sed tam necessario excludat et respuat, quam necessarium est, Deum, summam Veritatem, nullius omnino erroris auctorem esse.

Hæc est antiqua et constans fides Ecclesiæ solemni etiam sententia in Conciliis definita Florentino et Tridentino ; confirmata denique atque expressius declarata in Concilio Vaticano, a quo absolute edictum : Veteris et Novi Testamenti libri integri cum omnibus suis partibus, prout in ejusdem Concilii (Tridentini) decreto recensentur, et in veteri vulgata latina editione habentur, prô sacris et canonicis suscipiendi sunt. Eos vero Ecclesia pro sacris et canonicis habet, non ideo quod sola humana industria concinnati, sua deinde auctoritate sint approbati ; nec ideo dumtaxat, quod revelationem sine errore contineant ; sed propterea quod Spiritu Sancto inspirante conscripti, Deum habent auctorem[1]. Quare nihil admodum refert, Spiritum Sanctum assumpsisse homines tanquam instrumenta ad scribendum, quasi, non quidem primario auctori, sed scriptoribus inspiratis quidpiam falsi elabi potuerit. Nam supernaturali ipse virtute ita eos ad scribendum excitavit et movit, ita scribentibus adstitit, ut ea omnia eaque sola quse ipse juberet, et recte mente conciperent, et fideliter conscribere vellent, et apte infallibili veritate exprimerent : secus, non ipse esset auctor Sacræ Scripturæ universæ. Hoc ratum semper habuere SS. Patres :


On ne peut pas non plus tolérer l’opinion de ceux qui se tirent de ces difficultés en n’hésitant pas à supposer que l’inspiration divine s’étend uniquement à ce qui touche la foi et les mœurs, parce que, pensent-ils faussement, la vérité du sens doit être cherchée bien moins dans ce que Dieu a dit que dans le motif pour lequel il l’a dit. Car tous ces livres et ces livres tout entiers que l’Église regarde comme sacrés et canoniques ont été écrits avec toutes leurs parties sous l’inspiration du Saint-Esprit. Or, loin d’admettre la coexistence de l’erreur, l’inspiration divine par elle-même exclut toute erreur ; et cela aussi nécessairement qu’il est nécessaire que Dieu, Vérité suprême, soit incapable d’enseigner l’erreur.

C’est là la croyance ancienne et constante de l’Église, croyance définie dans les conciles de Florence et de Trente, confirmée et plus expressément déclarée dans le concile du Vatican, qui affirme d’une manière absolue que les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament avec toutes leurs parties, tels qu’ils ont été reconnus par le concile de Trente, et qui font partie de l’ancienne Vulgate latine, doivent être regardés comme sacrés et canoniques. Et l’Église les reçoit comme sacrés et canoniques, non pas en ce sens que, composés par le génie humain, ils ont ensuite reçu son approbation : ni même seulement parce qu’ils contiennent la révélation sans aucune erreur ; mais parce qu’ils ont été écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit et ont ainsi Dieu même pour auteur.

Aussi ne sert-il de rien de dire que le Saint-Esprit s’est servi des hommes comme d’instruments pour écrire et que quelque erreur a pu échapper, non à l’auteur principal, mais aux écrivains inspirés. Car l’Esprit-Saint a tellement poussé et excité ces hommes à écrire, il les a de telle sorte assistés d’une grâce surnaturelle quand ils écrivaient, qu’ils ont dû et concevoir exactement, et exposer fidèlement, et exprimer avec une infaillible justesse ce que Dieu voulait leur faire dire et seulement ce qu’il voulait. Sans quoi, il ne serait pas lui-même l’auteur de toute l’Écriture. Telle est la doctrine que les Pères ont toujours tenue pour certaine : « C’est pourquoi, dit saint Augustin, on ne peut dire que le Saint-Esprit n’a pas écrit lui-même

  1. Sess. III, cap. ii, De revel.