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CHANANÉENNE — CHANDELIER

542 « païenne » (de religion), et Supo ? oiviuaa tû y^’^'i « syrophénicienne de nation. » À cette époque, en effet, la Phénicie était réunie à la province romaine de Syrie. La Chananéenne avait sans doute appris quelque chose de l’attente messianique ; elle savait par les Juifs que le grand prophète devait être de la race de David, et peut-être le lui avait-on désigné par la dénomination de fils de David. C’est ainsi qu’elle l’appelle, Matth., xv, 22, quand elle se prosterne à ses pieds. Marc, vii, 25. Elle avait commencé à supplier Jésus sur le chemin, elle le suivit dans la maison où il entra pour se soustraire aux importunités de la foule. Marc, vii, 24. Le silence calculé de Jésus, et son double refus, ne la découragèrent pas, mais plutôt lui fournirent l’occasion de manifester sa foi. Car non seulement elle persista dans sa demande, Matth., xv, 26, mais son humilité lui inspira une admirable réponse. Notre - Seigneur, en effet, lui avait déclaré qu’il n’était pas venu pour les païens, mais seulement pour les brebis perdues de la maison d’Israël, Matth., xv, 24 ; il avait dit qu’il n’était pas bon que le pain fût soustrait aux enfants pour être donné aux chiens. Matth., xv, 26 ; Marc., vii, 27. La Chananéenne repartit que les chiens étaient bien admis à se nourrir des miettes tombées de la table de leur maître. Matth., xv, 27 ; Marc, vii, 28. Cette réponse pleine de foi lui valut l’éloge du Sauveur, Matth., xv, 28, et obtint la guérison de sa fille, qu’elle trouva, à son retour, tranquille sur sa couche et délivrée du démon. Marc, vii, 30. P. Renard.

CH AN AN EL ben Chuschiel, ou plus exactement Iîananêl ben Husiêl, célèbre rabbin, né à Kairouan, en Tunisie, vers 990, et mort vers 1050. Tosaphiste remarquable par sa science talmudique, et adversaire des caraïtes, il se fit connaître aussi par ses travaux d’exégèse, notamment par un commentaire sur le Pentateuque, dont il ne reste plus que des fragments. S. L. Rapaport a puhlié une leçon de ce commentaire dans sa biographie de Hananel, Tôledôt rabbênû Hananêl, in-8°, Vienne, 1831-1832. E. Levesque.

    1. CHANANI##

CHANANI (hébreu : Keuâni, abréviation de Kânanyâhû, « Dieu protège ; » Septante : Xwvsvi ; Codex Alexandrinus : Xavavi), un des lévites qui, après avoir confessé publiquement les péchés du peuple et lu la Loi, renouvelèrent l’alliance avec le Seigneur sur l’ordre d’Esdras. II Esdr., ix, 4. Les Septante ont uni le nom propre précédent, Bani, avec Chanani, en l’interprétant comme s’il y avait Benê, « . les fils de, » ulol Xwvevî.

    1. CHANATH##

CHANATH, Nom., xxxii, 42, ville à l’est du Jourdain, dont le nom est écrit Canath I Par., ii, 23. Voir Canath.

CHANCELIER. On traduit par ce mot impropre, dans plusieurs versions françaises de la Bible, l’hébreu ntazklr, qui signifie littéralement, non celui qui garde et appose les sceaux, comme notre expression chancelier ; mais <i celui qui fait souvenir », c’est-à-dire celui qui est chargé de conserver la mémoire des événements, le rédacteur des annales royales (diberê hay-yâmin ; Vulgate : verba dierum) ou l’historiographe officiel (Septante : âva|ju|ivir]<jx(ov ; Vulgate : a commentariis). Voir Historiographe.

    1. CHANDELIER##

CHANDELIER (hébreu : menôrâh, cf. nêr, « lampe ; » Septante : vyyia ; Vulgate : candelabrum) au sens strict désigne aujourd’hui un ustensile supportant la chandelle ou flambeau composé d’une mèche enduite d’une substance combustible enroulée autour. Dans l’Ancien Testament et dans les Évangiles, il s’entend toujours d’un support portant une ou plusieurs lampes. Le mot « candélabre », qui a la même, étymologie, s’applique ordinairement en français au chandelier à haute tige ou à plu sieurs branches ; mais, dans la Vulgate, candelabrum s’employe seulement pour exprimer un porte-lampes.

I. Chandelier a sept branches. — 1° Description. — Il y eut d’abord dans le Tabernacle, puis dans le Temple, de Jérusalem, un candélabre célèbre, qu’on appelle ordinairement le chandelier à sept branches, à cause des sept lampes qu’il portait. On l’appelait aussi, à cause de sa matière, « chandelier d’or, » menôrat zâhâb, Exod., xxv, 31, , et, à cause de son usage saint, le « chandelier pur », Lev., xxiv, 4 ; le « chandelier sacré ». Eccli., xxvi, 22. Il avait été fait sur l’ordre de Dieu, selon le modèle que Moïse avait vu au Sinaï. Exod., xxv, 40 ; Num., viii, i. La Sainte Écriture le décrit assez en détail. Exod., xxv, 31-39 ; xxxvii, 17-24. Il repose sur un pied, yérék, Exod., xxv, 31 ; xxxvii, 17, ou base, pâo-tç, Josèphe, Ant. jud., III, VI, 7, dont le texte sacré ne nous fait pas connaître la forme ; selon la tradition juive, la base, convexe en dessus et concave en dessous, aurait été soutenue par trois pieds. H. Opitz, Disquisitio de candelabri mosaici structura, in-4°, Iéna, 1708, p. 10-11. De la base monte une tige toute droite, qâneh, Exod., xxv, 31 ; xxxvii, 17 ; de chaque côté de cette tige, à égale distance, partent sur un même plan vertical trois branches parallèles, qânim, Exod., xxv, 32 ; xxxvii, 18. Ces six branches, en se recourbant, comme en éventail, atteignent par leur extrémité la même hauteur que le sommet de la tige centrale. La tige et. les branches, assez minces, Xerc-rof, Josèphe, Bell, jud., VII, v, 5, comme des roseaux, qânéh, sont ornées de divers motifs de décoration, non surajoutés, mais ne formant avec le candélabre qu’un seul tout. Exod., xxv, 31. Ce sont, des coupes, des boutons ( de fleurs) et des fleurs épanouies. Exod., xxv, 33-34 ; xxxvii, 19-20. Les coupes (hébreu : gebî’im ; Septante : xparripe ;  ; Vulgate : scyphi), au nombre de trois sur chaque branche et de quatre sur la tige cen. traie, Exod., xxv, 33-34, ressemblaient, dit Maimonide, De domo selecta, iii, 8, dans Crenii Opuscula, fasc. vi, p. 23, à des coupes d’Alexandrie aux bords larges et au, fond étroit. Les coupes étaient mesuqqâdîm, Exod., xxv, 33-34, c’est-à-dire en forme de fleur d’amandier, cequi répond assez bien à la description précédente. Seloni d’autres auteurs, elles étaient en forme de fruit d’amandier, quand les amandes sont encore jeunes, Maimonide, domo selecta, iii, 2, dans Crenius, p. 22, ou découpées eni plusieurs parties rappelant chacune la forme d’amande. Reland, De spoliis Templi, in-12, Utrecht, 1775, p. 106. In modv.ni nucis de la Vulgate est la traduction de èx-rs--TU 7cto|X£vot xapuc<r/ouç des Septante, qui s’entend de la. noix grecque ou amande. Gesenius, Thésaurus, p. 1473. Les boutons (hébreu : kaftôrîm ; Septante : cçaipwrîjps ;  ; Vulgate : spheerulse) étaient de forme un peu oblongue ovoïde. Maimonide, De domo selecta, va, 9, dans Crenius, p. 23. La décpration était complétée par des fleurs, (hébreu : ferâhîm ; Septante : xpiva ; Vulgate : lilia), qu’on regarde généralement comme des lis, d’après les Septante et le Targum ; ou au moins des fleurs aux pétales, lancéolés et recourbés. Maimonide, De domo selecta, p. 24. Les interprètes ne s’entendent pas sur le nombre des boutons et des fleurs et sur la place de ces ornements. D’après le texte, Exod., xxv, 35, il y avait un bouton sur la tige centrale aux trois endroits d’où partaient les branches ; mais il ne paraît y avoir eu qu’un bouton et une fleur sur chaque branche. Exod., xxv, 33. Aussi les rabbinscomptent-ils généralement vingt-deux coupes, onze boutons et neuf fleurs pour le tout. Ugolini, Thésaurus, t. xr, col. dccccxxvi. Le nombre de soixante-dix, que Josèphe, Ant. jud., III, vi, 7, donne comme le nombre total de cesornements, est difficile à justifier. Il est vrai qu’il signale un ornement de plus que la description biblique, po ; <rxoiç, « des grenades ; » mais qui pourrait bien n’être que la traduction de mesuqqâdîm. Tous ces ornements étaient en or, comme le candélabre lui-même. La tige, les branches avec leurs ornements, tout était en or pur, Exod., xxv, 31 ; xxxvii, 17 ; Num., viii, 4, ciselé au tour, miqsah ; ce fut.