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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/337

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CHEMINÉE — CHÊNE


nus ; mais à ce terme correspondent en hébreu des mots assez divers : kibsân, le fourneau à fondre les métaux, Exod., îx, 8, 10 ; kûr, autre fourneau servant au même usage, Prov., xvii, 3 ; tannûr, le four à cuire le pain, Is., xxxi, 9 ; Mal., iv, 1 (m, 19) ; ’attûn, la fournaise, Dan., iii, 17, 23, et kîyyôr, la casserole, Zach, xii, 6. Les maisons des pauvres n’avaient qu’une ouverture, la porte. On n’allumait de feu que pour faire la cuisine, et cette cuisine fort simple se préparait ordinairement dehors. Les foyers à cuisine, mebaslôt, nayeipeîoc, culinse, dont parle Ézéchiel, xlvi, 23, dans sa description du Temple, sont en plein vent, ou du moins sous des portiques aérés. Les maisons plus importantes avaient quelques fenêtres, mais petites, peu nombreuses et fermées par jje simples treillages de bois. Quand on allumait du feu à l’intérieur, la fumée s’échappait par la fenêtre la plus proche. En parlant du châtiment réservé à Éphraïm, Osée, xiii, 3, dit que cette tribu sera emportée « comme la paille soulevée de l’aire par le tourbillon, comme la fumée au sortir de la fenêtre », ’ârubbâh, fumarium. Le mot hébreu ne désigne qu’une fenêtre à grillage. On comprend que dans de pareilles conditions la fumée s’échappât difficilement ; les yeux des habitants en souf^ fraient, comme le suppose cette sentence des Proverbes, X, 26, où l’on dit que le paresseux, c’est « du vinaigre sur les dents, de la fumée dans les yeux ». Dans l’Ecclésiastique, xxii, 30, il est fait aussi mention du foyer, xi|nvo ; , caminus, d’où s’élèvent la vapeur et la fumée. Le chauffage des maisons était chose inutile en Palestine ; le climat n’y est pas humide, et la température y descend rarement au-dessous de zéro, et encore cet abaissement ne se produit-il que sur les plateaux élevés, comme à Jérusalem. Les riches personnages, habitués à plus de délicatesse, éprouvaient seuls le besoin de se chauffer dans leurs maisons. Une seule fois, la Bible mentionne un réchaud ou brûloir d’appartement, ’ah, èo-xipa irjpii ; , arula, dont le roi Joakim se servait au neuvième mois, qui correspond à novembredécembre. Jer., xxxvi, 22. Le brasier, ivOpowia (ad primas), dont parle saint Jean, xviii, 18, dans le récit de la passion, est allumé au milieu d’une cour, pour combattre la fraîcheur toujours très grande en Orient pendant la nuit. Il n’y a évidemment pas là de cheminée. De même pour le feu qui est allumé sur le rivage du lac de Tibériade. Joa., xxi, 9 (àv9paxia, pnmas).

H. Lesêtre.
    1. CHENE##

CHENE (hébreu : Kannêh ; Septante : Xavotâ), ville mentionnée par Ézéchiel, xxvii, 23, avec Haran et Éden, comme faisant le commerce avec la ville de Tyr. Ptolémée, Vi, 7, 10, parle d’une ville commerçante appelée Cane, et certains commentateurs ont pensé que c’était d’elle qu’il élait question dans le prophète. Cette identification n’est pas possible, parce que la Cane de Ptolémée est située dans l’Arabie Heureuse, et qu’Ézéchiel place Chené en Mésopotamie, puisqu’il la nomme entre Haran et Éden, qui sont deux villes de Mésopotamie. Cf. Is., xxxvii, 12. — On admet aujourd’hui presque universellement que l’hébreu Kannêh est une contraction de Kalnêh (Vulgate : Chalanné). Un manuscrit hébreu porte même ruSs, Kalnêh, au lieu de riîs, Kannêh,

J. Knabenbauer, Comment, in Ezech., 1890, p. 281. Voir Chalaxsé.

CHÊNE. 1° Hébreu : ’allôn ; Septante : pi).avo ; , Gen., xxxv, 8 (deux fois) ; Is., ii, 13 ; vi, 13 ; BpC ; , Ose., iv, 13 ; Amos, ii, 9 ; Zach., xi, 2 (et dans le Codex Alexandrinus et le Sinaiticus, Is., xliv, 13) ; jÀir-.vo ; , Ezech., xxvii, 6 ; Vulgate : quercus ; — 2° hébreu : ’êlôn ; Septante : fiïXavo : , Jud., IX, 6 ; opù ; , Gen., xii, 6 ; xiii, IS : xiv, 13 ; xviii, 1 ; Deut., xi, 30 ; Jud., iv, 11 ; I Reg., x, 3 : ’HX « jv[j.attdvev=i|i (uni au mot hébreu suivant me’ônenîm. « devins » ), Jud., ix, 37 ; et omis ou altéré, Jos., six, 33, Vulgate : quercus, Jud., ix, 6, 37 ; I Reg., x, 3 ; convallis, Gen., xii, 6 ; xiii, 18 ; xjv, 13 ; xviii, À ; vallis, Deut.,

xi, 30 ; Jud., iv, 11 ; Elon, Jos., xrx, 33 ; — 3° hébreu : tirzâh, Is., xi.iv, 14 ; Septante : omis dans le Codex Vaticanus, mais àypto61).avoî dans le Codex Alexandrinus et le Codex Sinaiticus ; Vulgate : ilex ; — 4° dans l’histoire de Susanne, Dan., xiii, 58 ; Septante : irpivoç ; Vulgate : prinus.

I. Description. — Arbre de l’ordre des Amentacées, pour ses fleurs unisexuelles, dont les miles sont groupées en chatons, et type de la famille des Cupulifères, caractérisé par son fruit ou gland, solitaire et enchâssé à la base dans une cupule indivise, recouverle d’écaillés. La saillie plus ou moins prononcée de ces écailles permet de distinguer parmi les chênes d’Orient deux séries bien tranchées, qui peuvent chacune se subdiviser d’après la persistance plus ou moins accentuée des feuilles.

1° Dans la première série, les écailles qui garnissent la cupule demeurent courtes et apprimées ; en outre, le fruit mûrit l ! année même de sa formation. — 1. Le Quercus Robur, commun dans toute l’Europe moyenne, se trouve représenté dans la région du Liban par la variété Cedrorum, à feuilles plus longues et plus étroites que dans le type de la plaine, et par une autre variété pinnatifida, à lobes foliaires plus profonds, dépassant

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239. — Quercus pseudo-cocdfera.

le milieu du limbe. — 2. Le Quercus infectoria, malgré ses variations fort nombreuses, se distingue aisément du précédent par ses feuilles plus petites, coriaces et bordées de dents aiguës. Celles-ci, sans être absolument persistantes, se détachent toutefois plus tard des rameaux et peuvent même y rester en partie vivantes jusqu’à la fin des hivers doux ou dans les localités mieux abritées. C’est l’arbre qui fournit la noix de galle, lorsque ses bourgeons viennent à être piqués par un insecte hyménoptère du genre Diplolepis. — 3° L’yeuse ou chêne vert (Quercus llex) doit son nom à ses feuilles, qui demeurent vertes jusqu’au printemps, et ne se détachent qu’au moment où les nouvelles vont se développer. Cet arbre : caractérise le mieux la région méditerranéenne, où il se rencontre partout spontané ou cultivé.

2° La deuxième série se reconnaît à la cupule recouverte d’écaillés ordinairement saillantes et recourbées ; , en outre, les glands, mettant deux ans à se développer, ne s’observent à l’état de maturité parfaite que sur le bois de la seconde année. — 1. De ce nombre est le Quercus coccifera, appelé chêne kermès, parce qu’il nourrit la cochenille de l’ancien monde. C’est un arbrisseau reproduisant l’aspect de l’yeuse, mais sous une forme réduite dans toutes ses parties végétatives. Du reste, des hybridations fréquentes établissent entre les deux typesune série presque continue de formes, répandues en Syrie, et regardées jusqu’à ce jour comme de simples variétés, sous les noms de Calliprinos, Pseudo-coccifera ( fig. 239, , etc. La forme Palsestina est plus élancée et atteint la taille d’un petit arbre, avec les écailles de la cupule remarquablement réfractées. — 2. Enfin trois dernières espèces possèdent en commun des feuilles amples et plus ou moins franchement caduques, à divi-