Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/598

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« 45

CUIRASSE — CUISINE

1140

la première classe avaient une cotte de mailles, lorica hamata, empruntée aux Gaulois. Virgile, Mneid., iii, 467 ; Lucain, Pha.rsa.le, vii, 498 ; Varron, De lingua latina, v, 116 ; A. Baumeister, Denkmâler, p. 2066, fig. 2065. Voir Cotte de mailles. Ils connaissaient aussi la cuirasse d’écaillés, lorica squamata ou segmentala (fig. 425). Frdhner, La colonne Trajane, pi. 43 ; A. Baumeister,

458. — Soldats romains portant une cuirasse. D’après Frôhner, La colonne Trajane, pi. 43.

Denkmâler, p. 2C31, fig. 2276 ; p. 2066, fig. 2282. C’était celle que portait la garde prétorienne. Dion Cassius, LXXVIII, xxxvii, 4. Voir J. Marquardt, L’organisation militaire chez les Romains, trad. Brissaud (Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t. xi), in-8°, Paris, 1891, p. 25-26. Les empereurs et les généraux sont souvent représentés avec des cuirasses de bronze de deux pièces, très ornées. Clarac, Musée de sculpture, t. iii, pi. 355, 356.

VIII. Cuirasses des animaux. — D’après I Mach., vi, 43, un des éléphants de l’armée des rois de Syrie était armé d’une cuirasse royale. Éléazar, en le voyant, crut qu’il était monté par Antiochus IV Épiphane lui-même, il essaya de le tuer et périt écrasé par lui. I Mach., VI, 43. On a objecté que les éléphants d’Antiochus n’étaient protégés que par des frontaux. Tite-Live, xxxvii, 40. Mais comme ils portaient sur leur dos une tour qui s’appelait en grec Oœpâxiov (JEMen, De natur. animal., xiii, 9 ; Diodore de Sicile, ii, 17 ; Polybe, Fragm., Hist., 22 ; Suidas, au mot Owpixiov ; voir 1. 1, col. 999, fig. 272), on a supposé qu’il s’agissait peut-être ici de la tour royale et non de la cuirasse, et que, dans ce cas, c’est le sens qu’on devrait donner au mot grec 6a>paij, à moins qu’il n’y ait une faute de copiste et que éwpotxt ne soit mis pour Scopaxio). Cf. H. Droysen, Heerwesen und Kriegfùhrung der Griechen, p. 138, n. 1. — En réalité la phrase de l’auteur sacré : ev t&v 81rçpt(t>v Te90)paxciT[jL£vov 9<opocxi (3a<jiXixw, ne peut s’entendre dans ce sens, car elle désigne une armure destinée à protéger l’animal lui-même et non une tour pour porter des combattants, et il est certain, d’après les auteurs anciens, qu’on protégeait parfois les éléphants à l’aide de lamelles de fer. On appelait les éléphants ainsi cuirassés xcuocf paxto ! ou lori cati. Eckhel, Doclrina Numor., t. v, p. 153 ; t. vii, p. 19 ; l’auteur de Bell. À fric, 72 ; Diodore, ii, 17, 18 ; Polyen, Stralagem., viii, xxiii, 5 ; Héliodore, JEthiop-, ix ; Bochart, De animal., part, i, 1. ii, c. xxvii, édit. Leusden, 1692, p. 272 ; Salomon Reinach, La nécropole de Myrina, in-4°, Paris, 1887, p. 319 ; Armandi, Histoire militaire des éléphants, in-8°, Paris, 1843, p. 259 et 401. Voir t. i, col. 999.

IX. Cuirasses dans l’Apocalypse. — Dans l’Apocalypse, ix, 9, saint Jean voit apparaître les sauterelles qui dévastent le monde, revêtues de cuirasses qui ressemblent à des cuirasses de fer. Les sauterelles sont recouvertes d’une espèce d’écaillé ou cuirasse à laquelle les naturalistes donnent précisément le nom de thorax, employé ici par l’auteur sacré dans le texte grec. Les insectes que voit le prophète dans sa vision étant plus gros qu’ils ne le sont ordinairement, sa comparaison est toute naturelle. Un peu plus loin, ix, 17, il représente comme ministres de la colère de Dieu, et chargés d’infliger aux hommes le second châtiment, des cavaliers armés de cuirasses couleur de feu, d’hyacinthe et de soufre.

X. Comparaisons tirées de la cuirasse. — La Sainte Ecriture compare souvent à une cuirasse les objets matériels qui entourent la terre ou les vertus qui protègent l’homme. La glace est une cuirasse dont se revêt la terre, Eccli., xliii, 22. La justice, ls., lix, 17 ; Sap., iv, 19 ; Ephes., VI, 14 ; la foi et la charité, I ïhess., sont des cuirasses pour l’âme du pieux israélite ou du chrétien.

E Beurlier.

    1. CUISINE##

CUISINE, 1° partie d’une maison où l’on apprête les aliments et 2° art de les préparer.

I. Lieu ou l’on faisait la cuisine. — 1° Dans la plupart des habitations Israélites, il ne devait pas y avoir de lieu spécial servant de cuisine. Autrefois comme de nos jours, on devait préparer les repas soit dans l’appartement même où l’on habitait, soit fréquemment dans la cour ou le terrain attenant à l’habitation, soit enfin sur la terrasse ou toit de la maison. Mais les grands personnages avaient sans doute des cuisines proprement dites. Cf. HI Reg., IV, 22-23 (hébreu, v, 2-3). Elles ne sont cependant expressément mentionnées que dans Ézéchiel, xl vi, 23-24, qui les appelle bêf ham-mebasSalîm, « la maison des choses qu’on fait cuire » (Septante : H « Y £’Pe’a J Vulgate : culinse). Il s’agit des cuisines du

426. — Égyptien dépeçant une antilope avec un couteau. Thèhcs* D’après Wilklnson, Manners and Custome, t. ii, p. 26.

Temple, où l’on faisait cuire les parties des victimes qui devaient être mangées par ceux qui les avaient offertes. Quelques interprètes croient que le prophète parle seulement du fourneau ou des vases dans lesquels on mettait la viande à cuire ; mais le mot bêt, « maison, » justifie la traduction des Septante et de la Vulgate. — 2° L’ameublement d’une cuisine ou de ce qui en tenait lieu était fort simple. Point de cheminée pour faire du feu ; la fumée s’échappait par les ouvertures de la maison. Ose., xiii, 3. Voir Cheminée. On plaçait le combus-