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CURIAL — CYGNE

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dernière ville, et est auteur d’un ouvrage intitulé Controversise in diversa loca Sacras Scripturee duobus libris : quorum prior est in aliquot Provcrbiorum et Sapientix : posterior in qusedam Pauli et Pétri Apostolorum et Epistolis loca, in-f°, Salamanque, 1611. — Voir N. Antonio, Bibliotheca hispana nova, t. i, p. 632.

B. Heurtedize.

    1. CUTHA##

CUTHA (hébreu : Kûtâ’; Septante : Xo’j6ct ; Vulgate :

Culha ; textes cunéiformes : »-fc^ : « ^ j£’Z—^ If’^ M "

dua, Gudu, Kutu). La ville de Cutha est mentionnée dans IV Reg., xvii, 24, à côté de Babylone, comme ayant fourni en partie les colons que le destructeur du royaume d’Israël, Sargon, roi d’Assyrie, transplanta en Samarie ; ils semblent même y avoir été en majorité, puisque déjà Josèphe et ensuite le Talmud désignent les Samaritains sous le nom de Cuthéens, en hébreu Kûtiyim. — 1° Les inscriptions assyriennes mentionnent comme la Bible Cutha à côté de Babylone, Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 102, 262 ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. i, p. 138-139, 186-187 ; elles nous apprennent aussi que cette ville était spécialement consacrée au dieu Nergal, ce qui explique pourquoi les Cuthéens élevèrent à Samarie l’idole de ce dieu. IV Reg., xvii, 30. The cuneiform Inscriptions of the Western Asia, t. ii, pi. 60, 1. 12, a-b ; pi. 61, 1. 53 ; t. iv, pi. 26, 1. 6, a. On a retrouvé les ruines de Cutha à Tell-Ibràhîm, à seize kilomètres au nord-est de Babylone ; les fouilles qu’a faites en cet endroit M. IIormuzd-Rassam, en 1880-1881, ont mis à jour des briques et des tablettes d’argile qui portent le nom de Kutu, et l’indication qu’elles appartenaient au temple de Nergal. Proceedings of the Society of biblical Archseology, t. v, 1883, p. 84 ; Transactions de la même société, t. viii, 1884, p. 182-184. Les anciennes identifications imaginées autrefois doivent donc être abandonnées. Calmet, Commentaire littéral, Bois, t. ii, in-4o, 1721, confondait ce nom avec le Chus de la Genèse, x, 6, et en faisait les Scythes de l’Araxe ou les Cosséens de la Médie ; Josèphe, Ant.jud., IX, xiv, 3 ; X, ix, 7, la plaçait en Perse, sur une rivière du même nom. Cf. Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies, p. 217-218 ; G. Rawlinson, The five great monarchies, 1879, 1. 1, p. 15, ’21, 136. — 2° Quant au fait de la transplantation des Cuthéens en Samarie par Sargon, il est aussi corroboré implicitement par les annales de ce roi, qui rapporte qu’après sa lutte avec Mérodach-Baladan, roi de Babylone, « il transplanta au pays de Hatti (Syrie et Palestine) avec leurs biens des habitants de laBabyloriie. » Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 161, 165 ; Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 200. Ailleurs il mentionne spécialement parmi les endroits de déportation Bit-IJumri, la Samarie, proprement « la demeure d’Omri ». Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6= édit., t. iii, p. 569-571 et 577 ; Schrader -Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament, 1885,

t. i, p. 265, 271, 275.

E. Pannier.
    1. CUTHÉENS##

CUTHÉENS (hébreu : ’anse Kût ; Septante : chôpe ; Xo’jô ; Vulgate : Cuthsei), captifs originaires de Cutha, transplantés en Samarie par Sargon. IV Reg., xvii, 30. Voir Cutha.

CUVE. Voir Vases du Temple.

    1. CYAMON##

CYAMON, nom dans les Septante, Judith, vii, 3, de la localité appelée dans la Vulgate Chelmon. Voir Chelmon.

    1. CYAXARE##

CYAXARE, roi des Mèdes, fils de Phraorte et petit.fils de Déjocès, appelé par les écrivains grecs Kua£zpr, ; . La forme perse de son nom est UvakSatara ; la forme médique, Vas-istirra ou Vak-istarra. Il régna de 625 à 585 avant J.-C, et détruisit la ville de Ninive vers 607. D’après un certain nombre d’exégètes, il est nommé dans

deux passages de l’Écriture, sous une forme altérée, celle de’Ahasvêrôs, Dan., ix, 1, et celle de’AtrjTipo ; , dans le texte grec de Tobie, xiv, 15. Voir ASSUËRCS 2 et 3, t. i, col. 1143.

1° Dan., ix, 1, il est dit que Darius le Mède était fils de’Aliasvérôs (Vulgate : Assuerus). Dans le livre d’Esther, ’Ahasvêrôs est la forme hébraïque du nom de Xerxès I er, mais on reconnaît généralement que ce nom désigne un autre personnage dans le livre de Daniel, et, d’après un grand nombre de commentateurs, ce personnage est le roi des Mèdes Cyaxare. J. Knabenbauer, Comment, in Danielem, 1891, p. 171. L’Assuerus de Daniel, îx, 1, est-il réellement Cyaxare ? Les moyens de résoudre le problème avec certitude nous font défaut. Il est cependant peu vraisemblable, d’après le récit cunéiforme de la prise de Babylone par Cyrus (voir Darius le Méde), que le général qui gouverna la ville conquise au nom de Cyrus soit un fils (ou un petit-fils, comme on le suppose) de Cyaxare.

2° Le texte grec ordinaire du livre de Tobie, xiv, 15, nomme’Aajvipo ; comme étant le vainqueur de Ninive avec Nabuchodonosor. Les interprètes reconnaissent généralement que c’est Cyaxare dont le nom a été ainsi défiguré. 0. Fr. Fritzsche, Die Bûcher Tobi und Judith, in-8°, Leipzig, 1853, p. 69. La leçon’A^po ; n’est pas d’ailleurs celle de tous les manuscrits grecs ; le Codex Sinailicus porte’A'/’â^^poç (ancienne Italique : Achicar), et cette forme se rapproche davantage de celle du nom de Cyaxare. Voir H. B. Swete, The Old Testament in Greek, t. ii, 1891, p. 848. Il y a donc lieu de penser que c’est bien Cyaxare qu’il faut lire dans ce passage.

L’histoire de ce roi est encore imparfaitement connue. Après avoir fait la guerre aux Scythes, qui avaient longtemps dévasté l’Asie, il réussit avec l’aide de Nabopo-Iassar, roi de Babylone, père de Nabuchodonosor qui dut prendre aussi part à la guerre, à s’emparer de Ninive et à la ruiner complètement, vers 007. Dans le partage du royaume d’Assyrie, il eut pour sa part tous les pays à l’est du Tigre. Il lit ensuite à Alyatte, roi de Lydie, une guerre qui se prolongea cinq ans et se termina par un combat pendant lequel se produisit une éclipse prédite par Thaïes, probablement le 15 mai 585. Cyaxare mourut peu après. Il eut pour successeur son fils Astyage. Voir Astyage, t. i, col. 1197. Cf. J. V. Prâsek, Medien und das Haus des Kyaxares, iu-8°, Berlin, 1890.

F. Vigouroux.

    1. CYGNE##

CYGNE, palmipède aquatique qui a les tarses courts, le cou allongé, le bec plus long que large, la marche difficile, mais le mouvement sur l’eau plein de grâce et

43T. — Le cygne.

de majesté (fig. 437 V C’est le plus grand des oiseaux nageurs. Il est assez fort pour se défendre, avec son bec et Des ailes, contre les chiens et les oiseaux de proie. Sa chair est noire et coriace. La Vulgate traduit par cygnus