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LONGEVITE — LORIN


Josué, 110 ans, Jos., xxiv, -29 ; Héli, 98 ans, I Reg., iv, 15 ; Joïada, 130 ans, II Par., xxiv, 15 ; Tobie, 99 ans, Tob., Xiv, 16 ; Judith, 105 ans, Judith, xvi, 28. Jacob, qui avait 130 ans quand le pharaon d’Egypte l’interrogea, ne se trouvait pas extraordinairement âgé, puisqu’il répondait : « Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais ; ils n’ont pas atteint les jours des années de la vie de mes pères. » Gen., xlvii, 9. Abraham et Isaac avaient en effet notablement dépassé cet âge. Après ses épreuves, Job, qui avait eu déjà sept fils et trois filles, vécut encore 140 ans. Job, i, 2 ; xlii, 16. — 3° Les Hébreux regardaient la longévité comme un bienfait de Dieu, Ps. xxi (xx), 5 ; xci (xc), 16, et comme la récompense de la vertu. Prov., iii, 2 ; Eccli., i, 12 ; xxm, 38. Aussi Baruch, iii, 14, dit-il aux Israélites : « Apprends où est la prudence, la iorce, la sagesse, et tu sauras par là-même ouest la longévité, » [tocxpoëiWii : , longiturnitas vitse. Gabélus souhaitait au jeune Tobie et à son épouse de voir les entants de leurs enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération. Tob., IX, 11. Ce vœu s’accomplit, car Tobie le jeune vécut 99 ans et vit la cinquième génération de ses enfants. Tob., xiv, 15.

— 4° Les longues vies des patriarches postdiluviens, au moins depuis Phaleg, ne sont pas des phénomènes absolument exceptionnels, échappant aux lois de la nature. Si l’auteur du Psaume xc (lxxxix), 10, dit que le nombre des années de l’homme va jusqu’à 70, et pour les plus robustes à 80, c’est qu’il ne parle que des cas ordinaires. L’Ecclésiastique, xviii, 8, porte à 100 ans le terme de la vie humaine. Hérodote, iii, 22-23, raconte que quand les envoyés de Cambyse, roi des Perses, arrivèrent chez le roi d’Ethiopie, celui-ci leur demanda la durée de la vie humaine chez les Perses. Ils répondirent qu’elle était au plus de 80 ans, sur quoi l’Éthiopien leur réplique que, grâce à leur genre de vie, la plupart de ses sujets atteignaient 120 ans et que quelques-uns même dépassaient cet âge. On a remarqué que, chez les mammifères, l’âge normal égale à peu près cinq fois le temps de la croissance. Or l’homme n’atteint son plein accroissement qu’à vingt ans ou plus. Il doit donc normalement vivre une centaine d’années. Il atteindrait cet âge si mille causes, dont il est la plupart du temps responsable, n’abrégeaient sa vie. On constate également un certain nombre de cas dans lesquels la vie normale peut se prolonger dans une vie extra-normale d’égale durée. Des exemples de vies très longues ont été authentiquement constatés dans les temps modernes. En Angleterre, on cite le paysan Effingham, mort à 144 ans, un autre paysan, Thomas Parre, mort à 152 ans sous Charles I er et inhumé à Westminster, le pêcheur Henri Jenkins, mort à 169 ans. Le vétéran allemand, Miltelstedt, mourut à 112 ans en 1792. En Norvège, le marin Draakenberg atteignitl46anset Joseph Surrington alla jusqu’à 160 ans, en laissant un fils de 103 ans. En 1750, le Hongrois Bowin mourut à 172 ans, en laissant une veuve de 164 ans et un fils de 115 ans. En Hongrie, Pierre Czortan mourut à Témœsvar, âgé de 195 ans, laissant derrière lui un fils de 155 ans. Un Livonien, qui avait assisté à la bataille de Poltava, en 1709, mourut à l’âge de 168 ans. Un vétéran russe s’éteignit en 1825, à l’âge bien constaté, dit-on, de 202 ans. En 1838, Marie Priou mourut à 158 ans dans la Haute-Garonne. Le peintre baron de Waldeck, qui exposait encore en 1870, mourut cinq ans après, à l’âge de 1Il ans.- En 1878 est mort, au Venezuela, Burgos, âgé de 119 ans. En 1893, à Zsombolyi, dans le comitat de Torontal, en Hongrie, deux vieillards ont célébré le centenaire de leur mariage. En 1894, il y avait a Bogota un cultivateur âgé de 180 ans. En 1898, on voyait encore à Buenos-Ayres un nègre, Bruno Cotrin, de 150 ans, en Serbie trois vieillards de 135 à 140 ans, dix-huit de 126 à 135 et 290 de 115 à 125 ans, et en France, à Fay-le-Froid, un homme de 1Il ans. La comtesse irlandaise Desmond mourut à

145 ans. N. Savin, ancien officier de hussards, fait prisonnier à la Bérésina, professa jusqu’à 110 ans et mourut à plus de 126. Cf. W. Hufeland, Macrobiotique, trad. franc., Paris, 1796 ; Flourens, De la longévité humaine, Paris, 1876 ; P. Foissac, De la longévité humaine, Paris, 1874 ; D r Saffray, Les moyens de vivre longtemps, Paris, 1878, p. 31-41. Ces exemples, et beaucoup d’autres qu’on pourrait alléguer si des observations avaient été authentiquement faites à tous les temps et dans les diverses parties du monde, montrent que les longues vies de la plupart des patriarches postdiluviens n’ont rien eu que de conforme aux lois actuelles de la nature. On constate du reste qu’aujourd’hui encore la longévité est plus considérable qu’ailleurs dans certaines parties de l’Asie, et la vie simple et au grand air que menaient les patriarches hébreux, leur sobriété et la pureté de leurs mœurs constituaient des conditions éminemment favorables à la prolongation de leur existence. Josèphe, ’Bell, jud., II, viii, 10, dit que, parmi les esséniens, beaucoup dépassaient la centaine, ce qu’il attribue à la simplicité de leur nourriture et de leurs habitudes. On tend aujourd’hui « à attribuer au phénomène du vieillissement le caractère d’ua accident remédiable… Dans un organisme qui vieillit, il y a des éléments jeunes, des éléments de tout âge à côté des éléments séniles. Tant que la désorganisation de ceux-ci n’est pas poussée trop loin, ils peuvent être rajeunis. Il suffit de leur rendre un milieu ambiant approprié ». Dastre, La vie et la mort, Paris, 1903, p. 318319. Si l’accident est remédiable, on conçoit que, de temps en temps au moins, se produisent naturellement les conditions favorables à l’arrêt de la désorganisation.

H. Lesêtre.
    1. LOOMIM##

LOOMIM, descendants de Dadan. Gen., xxv, 3. La Vulgate les appelle Laomim dans I Par., i, 32. Voir Laomim, col. 87.

    1. LORICH Gerhard##

LORICH Gerhard, théologien allemand du xvi s siècle. Né à Hadamar, il exerça dans cette villeles fonctions de pasteur protestant. Ayant reconnu ses erreurs, il se convertit au catholicisme. Parmi ses ouvrages : Compendium textus et glossemalum in omnes libros Novi et Veteris Testamenti, 2 in-f", Cologne, 1541-1546. — Voir Lelong, Bibl. sacra, p. 833 ; Hurter, Nomenclator literarius,

1. 1, p. 1201.

B. Heurtebize.
    1. LORIN##

LORIN (Jean de), jésuite français, né à Avignon, en 1559, mort à Rome le 26 mars 1634. Il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, le 2 octobre 1575. Ses études terminées, il enseigna d’abord la philosophie et la théologie, puis l’Écriture Sainte à Rome, Paris et Milan. Il l’ut longtemps le théologien attitré du général de son ordre. Ses ouvrages d’exégèse sont fort nombreux et eurent pour l’ordinaire plusieurs éditions. C’est : 1° In Acta Apostolorum commentaria, in-f", Lyon, 1605, Cologne, 1609, 1617, 1621. 2° Commentarii in Ecclesiasten. Accessit expositio in Psalmum hxvii, in-4°, Lyon, 1696, 1613 et 1619 ; Cologne, 1624, 1629, 1642. 3° Commentarii in Sapientiam, in-4°, Lyon, 1607 ; Mayence, 1608 ; Cologne, 1624, 1629, 1642. 4° In catkolicas très B. Joanniiet duas B. Pétri Epistolas commentarii, in-f°, Lyon, 1609 ; in-4°, Mayenee r -1610 ; Lyon, 1621 ; Cologne, 1623 ; Lyon, 1644. 5° Gommentariorum in Librutn Psalmorum tomi très, in-f", Lyon, 1612-1616. De nouvelles éditions de ce savant ouvrage furent successivement données à Cologne, 1619 ; Wurzbourg, 1677 ; Mayence, 1688 ; Venise, 1714-1720 et 1737. 6° Commentarii in Leviticum, in-f », Lyon, 1619 ; Douai, 1620. 7. In catkolicas BB. Jacobi et Judæ Apostolorum Epistolas Commentarii, in-f", Lyon, 1619 ; Mayence, 1622 ; Cologne, 1623. 8° Commentarii inLibrum Numeri, in-f », Lyon, 1622. 9° Commentarii in Deuteronomium, in-t", Lyon, 1625. 10° Disputatio de Sacra Scriptura a R. P. Lorino dictata in Collegio Claromontensi, in-4°, 1589-1590. P. Bliard.