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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/943

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-1829

OPHI

OPHIR

1830

Terneur du pays par Nabuchodonosor, Jer., xl, 8, 13, et le prévinrent qu’Istnâhel, fils de Nathanias, voulait le tuer. Jer., xl, 13-16. Il refusa de les croire et ils furent probablement massacrés avec lui par Ismahel. Jer., xli, 1-3.

    1. OPHIM##

OPHIM (hébreu : Ifuppîm ; omis.dans les Septante), "fils ou descendant de Benjamin. Voir Benjamin, t. i, col. -1589 ; Hapham, t. iii, col. 420.

    1. OPHIOMACHUS##

OPHIOMACHUS (hébreu : l.torgôl ; Septante : 4çto[iâx’1î)) espèce de sauterelle comestible que la Vulgate, d’après les Septante, et par suite, les versions françaises de la Vulgate, ont ainsi appelée de ce nom qui signifie « celui qui combat contre les serpents », parce que Aristote, Hist. animal., IX, 6, et Pline, H. N., xi, 29, mentionnent une grande sauterelle qui attaque les serpents. Voir Sauterelle.

    1. OPHIOMANCIE##

OPHIOMANCIE, divination par les mouvements des serpents. — Le verbe nâlfas est employé au pihel, nihéS, avec le sens d’  « exercer la magie » ou « faire de la divination ». Lev., xrx, 26 ; Deut., xviil, 10 ; IV Reg., xvii, 17 ; xxi, 6 ; II Par., xxxiii, 6. Une fois, Gen., xliv, 15, l’auteur sacré s’en sert même à propos de cyathomancie ou d’hydromancie. Voir Coupe, t. ii, col. 1075. iLes versions le traduisent pas des mots qui signifient « tirer des présages d’après les oiseaux ». Voir Divination, t. ii, col. 1445. Mais comme le radical nâ{ia8 est identique à nâhâs, « serpent », un certain nombre d’auteurs ont pensé que le verbe nihêS se rapportait plus spécialement à la divination par le moyen des serpents, dont les mouvements étaient censés capables de livrer aux devins les secrets de l’avenir. Cf. Bochart, Hierozoicon, Leipzig, 1793, t. i, p. 21, qui cite de nombreux exemples d’ophiomancie chez les peuples de l’antiquité ; Rosenmûller, In Levit., Leipzig, 1798, p. 114 ; Winer, Biblisches Realwôrterbuch, 3e édit., 1848, t. ii, p. 719, etc. Mais le sens de divination par les serpents me s’impose nulle part dans les passages où le verbe nihêS est employé. Aussi est-on, plus généralement porté à attribuer à nâhas le même sens qu’à lâhaS, « . siffler, » murmurer doucement comme on fait dans les incantations, d’où le sens de lahaS, « murmure » et « incantation ». Le verbe kdsaf a de même le double sens de « murmurer » et de « faire des incantations ». Il est donc fort probable que le verbe nâlfas représente .une idée différente de celle qu’exprime le substantif nâhâs. Cf. Gesenius, Thesauru$, p. 875 ; Buhl, Gesenius’Handivôrterb., Leipzig, 1899, p. 521. Ainsi, il ne serait .pas question d’ophiomancie d’une manière spéciale dans fia Bible. Les Hébreux ont surtout connu les psylles. Voir Charmeur de serpents, t. ii, col. 595.

H. Lesêtre.
    1. OPHIR##

OPHIR, nom d’un fils de Jectan et d’un pays aurifère.

1. OPHIR (hébreu : ns-m, ’Ôfîr, Gen., x, 29 ; tsin, ’Ôfir, I Par., i, 23 ; Septante : Ooçei’p), le onzième des treize fils de Jectan, fils d’Éber et petit-fils de Sem. Il est nommé entre Saba et Hévila, Gen., x, 28-29 ; I Par., i, 22-23, ce qui montre que la tribu qui porta ce non} habitait l’Arabie méridionale, mais il est impossible file

^préciser où était situé son territoire. Voir Bochart, Phaleg., ii, 15, Opéra, t. i, col. 97. Cf. Jectan, t. iii, 11, -col. 1215.

2. OPHIR (hébreu : ’Ôfîr ; Septante : Sunpipi ; Alexan drinus : Seoçapâ, III Reg., ix, 28 ; Souçi’p, III Reg., x,

11, et II Par., IX, 10 ; ’Oçt’p, III Reg., xxii, 49 ; Swçipi, II Par., viii, 18), pays aurifère.

I. Ophir dans la Bible. — La flotte de Salomon alla chercher à Ophir de l’or et de l’argent. Les vaisseaux, -grands comme ceux qui faisaient le voyage de Tharsis

en Espagne, furent construits à Asiongaber, près d’Élath, sur le golfe d’Akaba et montés par des matelots phéniciens, fournis par Hiram, roi de Tyr. III Reg., ix, 26-28 ; II Par., viii, 17-18. Le voyage d’Asiongaber à Ophir, aller et retour, durait trois ans. III Reg.vx, 22. La flotte apporta à Salomon quatre cent vingt talents d’or, III Reg., IX, 28 (quatre cents, I Par., viii, 18), de l’argent, du bois de santal, des pierres précieuses > de l’ivoire, des singes et des paons. III Reg., x, 11, 22.

II Par., ix, 10 ; Il fit faire avec l’or deux cents grands boucliers et trois cents petits. III Reg., x, 16-17, voir Bouclier, t. i, col. 1881 ; avec le bois de santal des kinnor et des nables pour les musiciens du Temple, et des mis’âd (III Reg., x, 12) ou des mesillôf (II Par., ix, 11), « balustrades » ou « degrés », pour le Temple et pour le palais royal. III Reg., x, 12 ; II Par., ix, 11. Nous ignorons combien de fois les vaisseaux de Salomon firent le voyage d’Ophir. — Plus tard, un de ses successeurs, Josaphat, conçut le projet de renouveler ses voyages fructueux à Ophir, mais les vaisseaux qu’il avait fait construire furent détruits par une tempête à Asiongaber avant même d’avoir pu prendre la mer.

III Reg., xxix, 40. — À partir de l’époque de Salomon, « Ophir, » Job, xxii, 24 (Vulgate : aureos), « or d’Ophir, » devint en hébreu synonyme d’or très pur. Job, xxviii, 16 (Vulgate : tinctis Indise coloribus) ; Ps. xlv (xliv), 10 (Vulgate : in veslitu deaurato) ; Is., xiii, 12 (Vulgate : mundo obrizo). Voir aussi Ophaz. Dans I Par., xxix, 4 (Vulgate : de. auro Ophir). Ophir est employé pour désigner un or excellent comme celui d’Ophir.

II. Situation d’Ophir. — Elle est discutée depuis des siècles et aujourd’hui encore elle est un sujet de controverse. Les opinions sur ce sujet peuvent se ramener à Irois classes, la première plaçant Ophir en Arabie, la seconde en Afrique, la troisième dans l’Inde.

1° Ophir en Arabie. — Cette opinion a été pendant longtemps dominante et elle compte encore des partisans, quoiqu’ils ne s’accordent pas entre eux sur la partie de l’Arabie où se trouvait Ophir. M. Ed. Glaser la soutient dans sa Skizze der Geschichte und Géographie Arabiens, t. ii, 1890, p. 353-387, et place Ophir sur la côte arabe du golfe Persique. Voir aussi Vivien de Saint-Martin, Année géographique, XIe année, 1872, p. 45 ; Id., Histoire de la géographie et des découvertes géographiques, Paris, 1875, p. 25 ; H. Guthe, Kurzes Bibelworterbuch, Tubingue, 1903, p. 489 (qui re jette l’opinion de M. Glaser et place Ophir dans l’Arabie méridionale) ; A. Sprenger, Die aile Géographie Arabiens ah Grundlage der Entwickelungsgeschic/ite des Semilismus, in-8°, Berlin, 1875, p. 56-58. — 1. La première raison qu’on allègue en faveur de l’Ophir arabe, c’est que la Genèse, x, 28-29, place la descendance d’Ophir le jectanide entre celle de Saba et d’Hévila, voir t. iii, col. 688, c’est-à-dire dans l’Arabie méridionale, mais il n’est pas certain que l’Ophir salomonien tire son nom de l’Ophir jectanide. — 2. La seconde raison, c’est qu’on trouve dans l’Arabie du sud et du sud-est les produits i|u’allaient chercher les vaisseaux de Salomon. L’Arabie (tait très célèbre dans l’antiquité comme contrée aurifère, ainsi que l’attestent Agatharchide, dans Photius, Codex ccl, 50, t. civ, col. 69 ; Diodore de Sicile, ii, 50, m, 44, 47 ; Strabon, xvi, 4, 22 ; Pline, H. N., VI, 28, 32, et l’Écriture elle-même. Num., xxxi, 22, 50 ; Jud.., vin, 24, 26 ; III Reg., x, 1-2 ; Ps. lxxii (lxxi), 15. Cf. Gen., ii, Il et I Par., i, 9. Elle abondait aussi en pierres précieuses. Diodore de Sicile, ii, 54 ; iii, 46. Cf. Gen., ii, 12 ; III Reg., x, 2 ; Il Par., ix, 1. Enfin on y trouvait également des singes. Pline, H. N., viii, 19. Il est vrai qu’elle ne produit pas le bois de santal, ni l’ivoire, ni les paons, mais on pouvait néanmoins se les procurer dans ses ports où se faisait un grand commerce et où ils étaient apportés de l’Inde et de l’Ethiopie. Cf. Hérodote, m, 114. Voir Ezech., xxvii, 21-22 ; Strabon, xvi ;