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PÉCHÉ ORIGINEL — PÊCHEUR

péché personnellement, mais en lui et par lui, tous ont péché, tous ont désobéi, tous ont encouru la mort et la condamnation. En cela, Adam a été la figure de celui qui doit venir, τύπος τοῦ μέλλοντος, forma futuri, Rom., v, 14 ; il a été pour l’humanité, au point de vue du péché et de la condamnation, ce que Jésus-Christ a été au point de vue de la réconciliation et de la vie. Conformément à cette doctrine, l'Église enseigne que « la prévarication d’Adam a nui, non à lui seul, mais à sa descendance ; qu’il a perdu à la fois pour lui et pour nous la sainteté et la justice qu’il avait reçues de Dieu ; que souillé lui-même par son péché de désobéissance, il a transmis à tout le genre humain, non seulement les peines du corps, mais aussi le péché qui est la mort de l'âme ». Conc. Trid., sess. v, De pecc. orig., 2.2.


Fig. 4 — Pêcheurs du tombeau de Rahotep à Meidoum. D’après Flinders Petrie, Meidum, in-4° Londres, 1892, pi. xii.

Dans d’autres passages, saint Paul se réfère à la même doctrine. Il appelle « vieil homme » l’homme tel qu’il descendait d’Adam. Rom., vi, 6 ; Eph., IV, 22 ; Col., iii, 9. Il écrit aux Corinthiens que « par un homme est venue la mort ». I Cor., xv, 22. Aux Éphésiens, ii, 23 : « Vous étiez morts par vos offenses et vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la désobéissance… Nous étions par nature enfants de colère, comme les autres. » Fils d’Adam prévaricateur et volontairement soumis au prince de ce monde, les hommes ne peuvent qu'être désagréables et antipathiques à Dieu.

Le péché originel, qui souille tout homme venant en ce monde, n’a pas atteint le Fils de Dieu incarné. I Pet., ii, 22 ; I Joa., iii, 5 ; Joa., viii, 46. L'Église a défini que la Sainte Vierge, en vue des mérites de son divin Fils, a été préservée de cette souillure, et n’a pas cessé d'être un seul instant « pleine de grâce » aux yeux de son Créateur. Luc, i, 28. — Sur l’interprétation des Pères, à propos du péché originel, voir Turmel, Histoire de la théologie positive, Paris, 1904, p. 87, 226, 412.

PÉCHERESSE de l'Évangile. Luc, vii, 37, 39. Voir Marie-Madeleine, t. i, Col. 810.

PÊCHEUR (hébreu : davvâg, dayyâg ; Septante : ἁλιεύς ; Vulgate : piscator), celui qui fait métier de pêcher des poissons. — 1° Isaïe, xix, 5-8, décrit la désolation des pêcheurs égyptiens lorsque le châtiment frappera leur pays, que le fleuve et les canaux tariront et que la pêche deviendra impossible. Les pêcheurs égyptiens faisaient de superbes captures. Sur une peinture de Meidoum, on voit trois pêcheurs ; deux d’entre eux transportent un latus presque aussi grand qu’eux (fig. 4).

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Fig. 5. — Pêcheurs de nos jours, à Aïn Tabagha, sur les bords du lac de Tibériade. — D’après une photographie de M. L. Heidet (1899).

Sur un tombeau de Beni-Hassan, un pêcheur lient deux poissons qu’il a piqués d’un seul coup de fourche, cf. Rosellini, Monumenti civili, pl. xxv, 1, et sur le tombeau de Ti, six pêcheurs montés sur deux barques sont occupés à relever une nasse. Voir Pèche, fig. 2, col. 5. Jéhovah appelle contre les Israélites infidèles « des pêcheurs pour les pêcher », c’est-à-dire des ennemis pour s’emparer d’eux et les tenir en captivité. Jer., xvi, 16. Ézéchiel, xlvii, 9-10, prédit que, dans la nouvelle Terre Sainte, les eaux de la mer Morte seront assainies, qu’il y abondera des poissons de toute espèce, que des pécheurs se tiendront sur ses bords et qu’ils jetteront leurs filets d’Engaddi à Engallim. Cela signifie que, dans le royaume du Messie, il n’y aura point de pays deshérité et abandonné, mais que la vie de la grâce se répandra partout. — 2° Plusieurs des Apôtres exerçaient le métier de pêcheurs sur le lac de Tibériade (fig. 5) quand le Sauveur les appela à sa suite. Tels étaient André, Pierre, Joa., i, 40-41, Jacques le Majeur